Barack Obama: Saved by the Clintons?

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En choisissant Hillary Clinton comme colistière, le président américain bénéficierait de l’incroyable popularité de l’ancien couple présidentiel.

Et si la clé de la réélection de Barack Obama s’appelait Hillary Clinton ? Déjà évoquée par le passé, l’hypothèse d’un ticket Obama-Clinton pour la présidentielle de 2012 a été relancée ce vendredi dans la chronique “Outside the box” du “Wall Street Journal”. Le président américain “pourrait bien se décider à changer de colistier et opter pour un candidat à la vice-présidence plus fort et capable de modifier l’avis de la majorité des électeurs démocrates”, écrit ainsi le quotidien américain. Car, pour l’auteur, cela ne fait aucun doute : s’il conserve Joe Biden, l’actuel vice-président, à ses côtés, Barack Obama sera battu par son adversaire républicain.

Si le locataire de la Maison-Blanche reste toujours bien placé pour prolonger son bail à Washington, la persistance des difficultés économiques pourrait en effet lui être fatale. Surtout, le président américain s’est coupé d’une partie de l’électorat démocrate, déçu de son bilan et de son action. Et le mouvement de protestation “Occupy Wall Street” n’est que la partie émergée de l’iceberg. “Cela va être compliqué pour les démocrates de mobiliser une partie des électeurs les ayant soutenus en 2008, confirme Robert Shapiro, professeur à l’université de Columbia. C’est certainement leur principale préoccupation en ce moment.”

Remplacer Joe Biden par Hillary Clinton serait dès lors l’une des réponses potentielles. Les arguments ne manquent pas en faveur de l’ancienne première dame. Secrétaire d’Etat (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères), elle est aujourd’hui la personnalité politique la plus populaire des Etats-Unis, selon une enquête réalisée par Bloomberg. Sa cote de popularité de 66% est très nettement supérieure à celle de Barack Obama et des partis démocrates et républicains. Le mois dernier, un sondage de Time montrait qu’elle récolterait, en tant que candidate démocrate, bien plus de voix que Barack Obama en novembre 2012, battant très nettement tous les prétendants à l’investiture républicaine.

Avec Hillary Clinton – qui a déjà annoncé qu’elle quitterait son poste actuel après 2012 -, Barack Obama serait en mesure de regagner une partie de l’électorat démocrate, celui qui l’avait soutenu sans grand enthousiasme en 2008 après la défaite de l’ancienne sénatrice de l’Etat de New York lors des primaires. Notamment la population blanche, plutôt âgée. Sa présence pourrait également être utile auprès des électeurs indépendants, dont le vote est souvent primordial lors des scrutins présidentiels.

L’autre atout d’Hillary Clinton, c’est bien entendu son mari, Bill. Le 42ème président des Etats-Unis bénéfice, lui aussi, d’une exceptionnelle cote de popularité auprès des Américains. Déjà, l’an passé, Bill Clinton avait volé au secours de Barack Obama, alors en conflit avec les démocrates au Congrès, au cours d’une conférence de presse surréaliste. Plus récemment, la sortie de son dernier livre “Back to work”, dans lequel il livre ses conseils pour relancer l’économie et l’emploi, a été un évènement.

Interrogée en septembre sur ces rumeurs, Hillary Clinton a coupé court. “C’est peut-être un bon sujet de spéculation sur Google. Mais ce n’est pas une hypothèse sérieuse”, avait-elle expliqué sur ABC. Le vice-président Biden a fait un travail incroyable”. Reste que les choses changent parfois très vite en politique.

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