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Posted on December 5, 2011.
WASHINGTON CORRESPONDANTE – Les Européens ont retrouvé leur sommet Etats-Unis-Union européenne (UE). En juin 2010, Barack Obama avait boudé la réunion prévue à Madrid, estimant que ce genre de conférences n’était pas assez productif. Voilà un an, le sommet de Lisbonne n’avait duré que quelques heures, dans les couloirs du sommet de l’OTAN.
Les Européens ont appris la leçon : lundi 28 novembre, pour le premier sommet à la Maison Blanche depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, il y a deux ans, l’ordre du jour était fait de sujets qui intéressent les Américains, comme la sécurité énergétique, le commerce transatlantique et un nouveau groupe de travail de haut niveau sur l’emploi et la croissance.
Mais c’est la crise de l’Eurozone qui a pris le pas sur le reste des discussions. Les Américains s’impatientent. “Le président a dit clairement qu’il voudrait voir des actions plus audacieuses, plus rapides et plus décisives”, a précisé William Kennard, l’ambassadeur américain auprès de l’UE à Bruxelles.
Barack Obama a paru légèrement plus ouvert qu’au G20 de Cannes sur une aide de Washington. Assis aux côtés du président de l’UE, Herman Van Rompuy, et du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, il a assuré que les Etats-Unis “se tiennent prêts à prendre leur part pour aider à résoudre” la crise. “Si l’Europe se contracte, si l’Europe est en difficulté, il sera bien plus difficile pour nous de créer des emplois ici”, a-t-il justifié.
“Demi-mesures”
Ce n’est pas la première fois que les responsables américains perdent patience. Quelques jours avant le G20, l’un d’eux grommelait contre les “demi-mesures”prises en Europe. A Cannes, M. Obama avait reçu ce qu’il a appelé un “cours accéléré” en institutions européennes. Lundi, MM. Van Rompuy et Barroso lui ont expliqué les étapes d’ici au Conseil européen du 9 décembre. “Parfois, les décisions prennent du temps”, a avancé le président de la Commission. “Bien sûr que nous sommes inquiets, a indiqué M. Kennard. Mais le président Obama est conscient des réalités politiques et des difficultés auxquelles l’Europe est confrontée dans la recherche d’une solution.”
Comme à Cannes, les responsables américains se sont bornés, ont-ils assuré, à prodiguer “conseils et recommandations” à leurs partenaires. Ceux-ci ne cachent pas qu’il ne saurait en être autrement, compte tenu du palmarès des Américains eux-mêmes dans la réduction d’une dette qui approche les 100 % du PIB.
A ce propos, MM. Van Rompuy et Barroso ont demandé à M. Obama ce qu’il comptait faire maintenant que le super-comité bipartite chargé de la réduction des déficits s’était séparé sur un échec, alors que le G20 de Toronto a inscrit la diminution de la dette dans les obligations des pays en déficit. Les Européens, selon le mot de l’un d’eux, s’inquiètent d’être “pris en otages” de l’élection présidentielle de novembre 2012 aux Etats-Unis. Dans le communiqué commun, ils ont fait inscrire qu’ils attendent “des actes des Etats-Unis en direction d’une consolidation budgétaire à moyen terme”.
En privé, les responsables européens sont agacés par l’insistance de la presse américaine à souligner leurs tergiversations. “Les chiffres des Américains sont pires que les nôtres”, glisse l’un d’eux. “Et combien de rapports sur la dette ? Combien de commissions de réduction du déficit pour un pays qui n’a que deux partis, un président et un Congrès. Multipliez ça par 27 !”
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