Iraq: A Historic Disaster

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Posted on December 25, 2011.

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Irak : un désastre historique

Les Américains achèvent leur retrait avec un bilan calamiteux

“L’histoire jugera la décision de partir en guerre en Irak.” Alors que les derniers GI’s auront plié leurs paquetages avant la fin de l’année et quitté sans regret la terre de Mésopotamie, Barack Obama adopte un ton plutôt modeste. Le président américain sacrifie, bien sûr, au rituel et psalmodie sans conviction le bréviaire obligatoire : la démocratie a été instaurée et le développement économique est pour demain. Mais il ne se fait guère d’illusions. On est bien loin des tonitruants cris de victoire de George Bush proclamant imprudemment le 1er mai 2003 sur le pont d’envol du porte-avions Abraham Lincoln : “mission accomplie”.

Le bilan de ces neuf années d’intervention confine en effet au désastre historique : plus de 4 400 soldats américains tués, 32 000 blessés ; 150 000 morts et 250 000 blessés côté irakien. Deux millions d’exilés. Le coût financier est aussi exorbitant : environ 1 000 milliards de dollars.

Catastrophe géopolitique

Mais surtout l’expédition voulue par George Bush et les faucons écervelés qui l’entouraient est une catastrophe en termes géopolitiques. La destruction de l’Irak a ouvert un boulevard à l’Iran. La traditionnelle frontière du Chott al-Arab entre le monde chiite et le monde sunnite, entre le monde perse et le monde arabe a été effacée.

Le Premier ministre (chiite) Nouri Maliki, mis en place par Washington, n’a désormais qu’un seul souci : complaire à l’Iran où il a d’ailleurs vécu en exil pendant de longues années. Avec des alliés tels que Maliki, les Américains n’ont pas besoin d’ennemis. Maliki se comporte, de surcroit, en apprenti dictateur faisant embastiller sans sourciller ceux qui lui déplaisent.

Chocs confessionnels

Il est malheureusement fort probable que dans les prochains mois, sinon les prochaines semaines, la confrontation entre les chiites (majoritaires) et les sunnites va s’exacerber. Sans parler du sort de la malheureuse communauté chrétienne qui se rétracte comme peau de chagrin et ne sera plus, demain, que résiduelle. Sur le plan régional, la “contagion démocratique” mise en avant par George Bush n’a jamais fonctionné. Le Printemps arabe survenu huit ans après l’invasion de l’Irak n’a aucun rapport avec le renversement de Saddam Hussein.

À Tunis comme au Caire, à Benghazi ou à Homs, ce sont des causes endogènes qui ont provoqué la colère et l’explosion des peuples. Avec in fine la victoire électorale des fondamentalistes musulmans en Tunisie et en Égypte en attendant sans doute la Libye et la Syrie. L’horizon est sombre entre Nil et Euphrate.

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