Obama Was Not Unworthy

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Obama n’a pas démérité

Les raisons de critiquer Barack Obama ne manquent pas à quelques mois des élections présidentielles aux États-Unis.

La longue course à obstacles électorale est en cours chez nos voisins. Elle se conclura en novembre. Dans l’intervalle, le président sortant se présentera devant les Américains avec un bilan mitigé, marqué bien sûr d’échecs et d’insuccès.

Depuis que Barack Obama a été élu 44e président des États-Unis, en novembre 2008, le nombre de sans-emploi a considérablement augmenté outre frontière sud. Les inégalités de revenus ont suivi une tangente à la hausse.

La dette publique de l’État fédéral a grimpé à des sommets stratosphériques. Elle s’élève à 15 000 milliards de dollars, un cap tout aussi paralysant qu’inimaginable il y a quatre ans.

Sur un autre plan, le président américain a soufflé le chaud et le froid dans l’éternel conflit israélo-palestinien. Ailleurs, il a échoué à faire adopter une nouvelle loi sur l’immigration, qui aurait inclus des régularisations.

Le politicien s’est parfois aussi montré calculateur et électoraliste – presque autant que peuvent l’être ses adversaires républicains.

Récemment, il a repoussé à 2013 toute décision sur la construction de l’oléoduc Keystone XL, qui s’étirerait de l’Alberta jusqu’au Texas. Il a ainsi voulu éviter de perdre l’appui d’écologistes à quelques mois du grand rendez-vous électoral.

Les raisons de critiquer le président démocrate existent. Mais les raisons de souhaiter sa réélection les dépassent de beaucoup. Barack Obama n’a pas démérité, au contraire.

D’abord, il n’est pas responsable des difficultés financières des États-Unis. Elles sont liées à la tempête qui a soufflé et souffle toujours sur la planète. Elles sont communes à l’ensemble des pays occidentaux. Idem pour l’emploi, en crise presque partout.

On n’a pas encore trouvé dans les propositions lancées par les ténors du Parti républicain celles qui auraient pu réduire ces vraies et graves difficultés sans créer de lourds dégâts ailleurs. L’administration Obama a présenté des plans que les républicains ont taillés en pièces pour des motifs idéologiques, refusant par exemple que les plus riches acquittent une hausse d’impôts. Leurs ultras ont régulièrement fait échouer des compromis.

Cette administration a sauvé l’industrie automobile en prenant des décisions impopulaires. Elle a, parallèlement, imposé des mesures pour réduire la consommation de carburant des véhicules.

Neuf ans après l’invasion ordonnée par George W. Bush, c’est Barack Obama qui a mis fin à la guerre en Irak. Il l’a fait dans un certain ordre.

Il a assumé son rôle en donnant son aval à la périlleuse mission ayant abouti à l’élimination d’Oussama ben Laden, à Abbottabad, au Pakistan.

Bien qu’insuffisante, sa réforme de l’assurance maladie constitue un immense pas en avant pour les États-Unis. Malheureusement, les républicains continuent de la combattre rageusement.

Barack Obama a déçu plusieurs de ses partisans, qui l’avaient imaginé en homme de gauche, alors qu’il est au centre. Mais il mérite de nombreux bons points à l’aune de son bilan, et encore plus lorsqu’on tient compte du jeu d’obstruction de ses adversaires.

Des républicains ont usé de méthodes indignes pour le discréditer, l’obligeant même à rendre public son acte de naissance en avril!

Aujourd’hui, par l’adoption de lois restrictives dans des États qu’ils détiennent, ils tentent d’entraver le droit de vote de certains groupes de la société enclins à soutenir Obama. Ils se déshonorent.

Et, franchement, nos voisins ont-ils vraiment besoin de ces débats sur la religion, l’avortement et l’homosexualité sur lesquels reviennent obsessionnellement plusieurs candidats républicains?

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