Le Tea Party avait disparu, éparpillé entre les chapelles et les candidats. En Caroline du Sud, Newt Gingrich l’a ressuscité. En même temps, il a pulvérisé le principal argument de Mitt Romney: “l’électabilité”, le fait d’être le plus compétitif des candidats républicains face à Barack Obama.
– “Newt can win”: c’était le cri de victoire à la soirée au QG du vainqueur à Columbia.
Dans son discours, Newt Gingrich a mis en avant sa performance dans les débats. Il sait que les militants rêvent au travers lui d’en découdre avec Obama. Et il met au défi le président sortant d’accepter 7 débats de trois heures…
– “Et je lui concède le droit d’utiliser son téléprompteur, a-t-il lancé, sous les rires. Qui ne voudrait un téléprompteur pour défendre Obamacare”? (la réforme de l’assurance-santé)
Les débats (on attend le 18ème pour lundi en Floride) auront été néfastes à Mitt Romney, de plus en plus répétitif, d’autant que la présence d’un public vorace renforce les tendances démagogues (avant cette année, les réactions de l’assistance n’étaient pas tolérées).
La course continue. Elle ne fait que commencer, pourrait-on dire. Mais comme le signalait un cacique républicain, croisé dans un hôtel de Charleston à la veille des primaires, l’establishment s’inquiète de voir Mitt “se détériorer” de semaine en semaine (Jeb Bush s’est gardé de lui apporter son soutien en Floride).
Les résultats du scrutin de Caroline du sud ont donné à Newt Gingrich une éclatante victoire: plus de 12 % d’écart avec Romney (40 % contre 28%). Le populiste l’a emporté sur le businessman “créateur d’emplois” dans presque toutes les catégories d’électeurs si on en croit les sondages de sortie des urnes: les évangéliques (deux tiers des électeurs), les catholiques, les Tea Party .. et même les femmes qu’on croyait fâchées avec le mari de Callista, toujours poursuivi par la vindicte de sa deuxième épouse Marianne.
Newt Gingrich a su canaliser la révolte des “petits” contre l’élite, et notamment en mettant en scène une hostilité catactérisée contre les medias, accusés de “forcer” les Américains à ne plus l’être.
Pour Erik Erickson, de RedState.com, l’un des porte-voix du Tea Party, “la base se révolte parce qu’elle a remis le parti en selle il y a deux ans et qu’elle n’a été remerciée que par du mépris”.
Mépris, notamment, quant au choix du candidat. Pour la base, Mitt Romney est aussi dynamisant qu’une “vieille batterie”, déclare-t-il.
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