Le troisième Bush
Si un homme a été adulé et courtisé par les deux principaux candidats en lice pendant l’empoignade de la féroce primaire de Floride, c’est bien “le troisième Bush”. Fils cadet de George Bush senior, et frère de “W”, tous deux anciens présidents, Jeb Bush est l’une des personnalités les plus influentes du parti républicain. Son poids est particulièrement déterminant en Floride, ce grand Etat du sud dont il a été gouverneur, et qui pourrait décider ce soir de l’avenir de la course républicaine.
Mais Jeb est resté muet sur ses préférences, se contentant de dire qu’il avait déjà voté par la poste, en avance, et que “Dieu merci, le scrutin est secret!”. Son soutien manque singulièrement au tableau de chasse de Mitt Romney, qui a reçu une avalanche de lettres de créances de de l’establishment.
L’ancien gouverneur, une personnalité brillante, et très populaire dans l’état du soleil, où il consacre l’essentiel de son temps à des projets de réforme du système d’éducation, serait très mécontent du ton âpre et venimeux pris par la campagne, notamment sur la question de l’immigration, un thème qui lui tient à coeur, vu ses connections intimes avec la communauté latino, via son mariage avec Columba Garnica Gallo, une jeune Mexicaine rencontrée au Mexique à l’âge de 17 ans, pendant un programme d’échanges de son école.
Selon le New York Times, l’ancien gouverneur de Floride aurait personnellement rencontré Mitt Romney pour l’appeler à réduire l’intensité de ses attaques sur le front de l’immigration, afin d’éviter de perdre l’ensemble de la communauté hispanique lors de l’ élection générale contre Obama.
Certains estiment que la réserve de Jeb Bush, qui a 58 ans, cache en réalité des ambitions présidentielles personnelles. Dans les rangs d’un électorat républicain peu satisfait par les poulains en lice, certains rêvent encore d’un candidat providentiel qui surgirait dans la dernière ligne droite, venant rafler la mise. Beaucoup jugent que Jeb Bush aurait le profil. “Nombre de gens pensent que Jeb Bush devrait se présenter à la présidentielle, je ne suis pas l’un d’eux, a plaisanté Barack Obama lors d’un dîner ultra sélect du club Alfafa, de Washington, lors duquel, les trois Bush étaient présents.
La remarque laissait entendre que Jeb, un modéré, connu pour être le préféré de son père, aurait pu faire un candidat redoutable. “Il ne faut jamais dire jamais, mais honnêtement cette fois aurait sûrement été le bon moment pour moi en termes d’âge et d’opportunité. Mais il y a des raisons personnelles et familiales qui rendent cela impossible”, a confié l’intéressé à CNN. On peut imaginer de quelles raisons familiales il veut parler : le souvenir de la présidence plus que controversée de son frère pèse encore dans les esprits. L’Amérique n’est sans doute pas prête à accueillir un troisième Bush à la tête du pays. Certains proches parlent de la vice-présidence.
Mais pour ce poste, on parle aussi d’un autre personnage important de la politique en Floride, Marco Rubio, bouillant sénateur d’origine cubaine qui plaît tant à l’électorat Tea Party, qui a l’avantage d’être un hispanique, dans un parti qui laisse, dans ce domaine, la part du lion aux démocrates.
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