A Denial Named Gingrich

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Un déni nommé Gingrich

Quelle partie de « tu as perdu » ne comprends-tu pas ? diraient les Américains en entendant Newt Gingrich conclure une défaite indéniable contre Romney en Floride par une profession de foi présidentielle, un discours de général putchiste, plutôt, où l’ex butor de la Révolution Conservatrice se décrit en train de casser l’ère Obama à coup de décrets, d’Executive Orders, dès le soir de son intronisation du 20 janvier 2013. Tout : les juges gauchistes, l’assurance santé « ObamaCare », les réglementations paralysantes tueuses d’emplois, la politique de guerre contre la religion du Président en place (?), sans oublier les obstacles au transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jerusalem. Le tout, avant d’aller aux bals d’Inauguration avec sa chère Callista.

Newt s’est autorisé une allocution de gagnant moins d’une heure après avoir pris 16 points dans les dents par un rival qu’il croyait avoir terrassé sur le champs de bataille de Caroline du Sud dix jours plus tôt. S’il pense continuer la course jusqu’au bout, jusqu’à la Convention de Tampa à la fin août, comme semblent le promettre les panneaux « Encore 46 Etats ! » brandis par ses supporters, la question est maintenant comment ? et pourquoi faire ?

Mitt Romney poursuit les Primaires de février en terrain conquis, dans le Nevada, où 27% des Républicains sont Mormons, comme lui ; dans le Michigan, où il est né et où son père a été gouverneur, en Arizona, où ses proclamations contre l’immigration clandestine coïncident avec l’obsession locale. Lorsqu’il émergera de cette haie d’honneur électorale pour affronter les six scrutins moins faciles du Super Tuesday, début Mars, Gingrich devrait être réduit au rôle de faire valoir inoffensif.

En principe. Son offensive verbale du 31 janvier, soir de défaite pourtant, relève du déni maladif, ou d’une combativité effarante. Gingrich se revoit aujourd’hui dans le rôle de l’outsider de 1994, capable à l’époque de rallier 9 millions de nouveaux électeurs à son offensive sur le Congrès, et de ramener une majorité Républicaine à la Chambre après 40 ans de domination des Démocrates. Pourrait-il, comme il le croit, réussir le même exploit lors de ces présidentielles ? Cela parait mathématiquement impossible. Le candidat du « vrai conservatisme » peut jouer assez sa carte populiste, dans ses rêves, pour rameuter l’ultra droite chrétienne, les Libertariens, les cols bleus de Droite, mais on imagine mal son ascendant sur les indépendants et les centristes qui décident des Présidentielles. A moins qu’il ne veuille talonner Romney jusqu’au final, pour obtenir des concessions à la Convention de Tampa et prendre Romney en otage.

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