La gifle que les trois primaires du Midwest viennent de flanquer à Mitt Romney, pré-donné gagnant, devrait laisser des traces. Paul Begala- ancien du cabinet de Bill Clinton- et il n’est pas le seul, déclare l’ancien gouverneur du Massachussetts, K.O. debout et tient les propos les plus durs à son égard dans The Daily Beast. Site web qui lui-même commet une “erreur” en plaçant sous la photo AP de Mitt Romney, une légende décrivant “Rick Santorum at a primary night party, Tuesday In St Charles, Mo”. Cette dyslexie photographique est elle-même troublante: Erreur de sujet mais en plus représentation d’un Romney tête baissée et vraiment pas le gagneur de la Floride. Romney est-il fichu?
Dans sa chronique, Paul Begala “assassine” Mitt Romney sur le terrible et incontournable constat du recul de sa performance depuis 2008:
Romney a perdu des états qu’il avait gagnés en 2008. Le Colorado où il avait recueilli 60% des voix. Et seulement 35% cette année. Laissant gagner Santorum avec 40%. Dans le Minnessota, il a chuté de 41% à 17%. Et dans le Missouri, il a perdu 5 points par rapport à 2008.
Comment avec tellement d’argent, d’expérience de 2008, de conseils, d’équipes et même une plus impressionnante crinière, peut-il perdre? Et s’il perd comment peut-il se maintenir? Son super PAC a dépensé quarante fois plus que Santorum. Il a trouvé le moyen de perdre contre Santorum qui a perdu dans son état la dernière fois qu’il était sur le bulletin de vote. Comme le dit cruellement un publicitaire politique de Santorum au NYT “dans un combat à la loyale un contre un contre Romney, on le bat”. D’autant que dans le Minnesota, Romney était soutenu par le gouverneur Pawlenty lui-même ancien candidat à la présidentielle.
Et on refait le film en boucle de sa personnalité peu “aimable” pour les Américains. Il reste un grand bourgeois de l’establishment ayant fait fortune dans le métier de l’argent qui a coulé l’économie US. Ses gaffes ne font rire personne. Quand il dit ne pas se sentir préoccupés par les “très pauvres”. Ou qu’il aurait “viré” Gingricht (s’il avait fait partie de son équipe) après l’un de ses propos outranciers, parce qu’il a l’image d’un destructeur d’emplois de son époque ” Bain Capital”. Ou quand il croit se rendre drôle en se décrivant “jobless” sans boulot, même si leur nombre à chuté à 8,3% ce mois ci. Et si autant de citations maladroites sont reprises c’est qu’en plus il n’est ni aimé ni accepté.
Les caciques du parti et les Teapartiers sont, semble-t-il d’accord pour ne pas lui donner l’élan qui le mènerait au momentum tant espéré, puis à la désignation. Ils sont très habilement relayés par les caucuses quand ça “arrange”: chaque fois que Romney croit qu’il y est arrivé.
Sans doute l’absence d’un vrai candidat crédible permet-il de continuer un moment ce jeu pervers qui retarde le moment où Obama aura un vrai adversaire. A moins que même les joueurs pervers ne se lassent.
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