Romney Sticks

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Romney s’incruste

A la grande déception des “pundits” de la télévision, Mitt Romney a survécu. Les commentateurs avaient un ton assez déçu mardi soir de se voir priver de la “narration” spectaculaire de l’enfant du pays privé de victoire dans le Michigan. Défaite qui serait suivie d’une secousse sismique dans l’establishment républicain.

Rien de tel.

L’ancien gouverneur du Massachussets a remporté une nette victoire en Arizona (47,5 % contre 26,2 % pour Santorum). Dans le Michigan, il a gagné avec 41,1 % contre 37,9 % à Rick Santorum (et 11,7 % pour Ron Paul).

Autre défaite de la pensée conventionnelle: la prise de position de Mitt Romney contre le sauvetage de l’automobile, dans le New York Times en 2008 (charitablement titrée: “Laissons Detroit faire faillite”), était censée lui couter la victoire. Comment l’enfant de Détroit, le fils d’un ancien dirigeant de l’industrie automobile, avait-il pu avoir aussi peu de compassion? Le Michigan allait se venger. D’ailleurs Rick Santorum avait commandité des appels téléphoniques (robocalls) aux électeurs démocrates (autorisés à voter chez les républicains !) en leur demandant de “punir” l’ingrat.

Rien de tel, là non plus.

Selon les sondages de sortie des urnes, les électeurs favorables au “bail out” n’ont pas voté davantage pour Santorum que pour Romney. Il est vrai que les medias ont fini par révéler que tous les candidats républicains étaient contre le plan Obama….

En revanche, la position de Mitt Romney sur l’automobile pourrait lui couter des voix en novembre. 61 % des indépendants pensent que c’était une bonne idée.

Barack Obama n’a pas manqué de s’inscrire dans le paysage. Comme par hasard, il a tenu un discours mardi devant le syndicat de l’automobile réuni comme par hasard à Washington. Le président-candidat n’attend pas que le parti ait désigné l’adversaire. Il fait campagne, chaque jour un peu plus.

Lui aussi construit sa narration: Oubliez le plan de relance, la réforme de la santé. L’automobile est sauvée. Le chomage en reflux. Les entreprises reviennent crééer des emplois aux Etats-Unis..

Là aussi, c’est un peu plus compliqué. Sur les 80 milliards qui sont allés à l’automobile, General Motors en a obtenu 51. L’entreprise a remboursé 24 milliards. Elle est redevenue la première du monde mais il reste encore 23 milliards à rembourser (il faudrait que le cours de l’action, qui est à 26 dollars, double pour récupérer la part restante, selon les spécialistes). Le chomage s’est un peu résorbé. Mais selon les mêmes spécialistes, c’est aussi parce que beaucoup ont déménagé.

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