Super Tuesday: The Four Sex-Obsessed Men Party!

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Ecouter les discours et les débats dans le camp Républicain nous rajeunit: c’est un voyage dans le temps qui nous transporte 40 ans en arrière. Les citoyens américains (et une partie du monde) sont préoccupés par la situation économique, le chômage, l’écologie, sans parler des massacres en Syrie et de la folie de l’Iran, mais les candidats Républicains, eux, sont obsédés par ce que font les gens dans leur chambre: contraception, mariage gay, avortement, voilà les thèmes qui les obsèdent et dont ils débattent, alors que la majorité des Américains est passée à autre chose depuis longtemps. L’affaire est entendue. Pas pour Romney, Santorum, Ron Paul et Newt Gingrich, la triste bande de candidats à la Maison Blanche. Les écouter est consternant.

Le plus consternant, ce qui marque bien les problèmes psychologiques dont souffrent ces Républicains et ceux qui les soutiennent, c’est la contradiction qu’ils ne semblent pas voir, aveuglés par leurs obsessions: d’un côté ils ne veulent plus de gouvernement ou alors un nano gouvernement, sous prétexte que l’Etat c’est la tyrannie; et de l’autre, un gouvernement complètement envahissant qui nous dirait ce que nous devons faire dans notre vie privée. Ubu à son comble. Ces électeurs Républicains veulent abolir l’avortement, interdire non pas seulement le mariage gay,mais les relations homosexuelles, et maintenant la contraception qui, selon Rick Santorum, conduit “à faire des choses”. Mais Santorum reflète une partie non négligeable de l’électorat pour laquelle le sexe qui n’est pas strictement pour procréer est un péché. Quand on parle du Nouveau Monde, cela ressemble plus à l’Ancien, celui du Moyen Age.

La décision par l’administration Obama de demander aux entreprises et universités que la contraception soit prise en charge par leurs assurances, a créé une tempête à droite. Le démagogue Rush Limbaugh a traité de “putain” et de “salope” une étudiante qui témoignait devant une commission Démocrate au congrès sur le fait que son université, Georgetown, institution jésuite, n’incluait pas la contraception dans l’assurance médicale obligatoire pour tous les étudiants.

En lançant ce débat sur la contraception, les Républicains ont fait un cadeau royal à Barack Obama. L’accès à la contraception était une questions résolue depuis plus de 30 ans. En le remettant en cause, Limbaugh et sa cohorte permettent à Obama de mobiliser l’électorat féminin. Autant l’IVG peut diviser, autant l’accès à la contraception dans un pays qui connait un taux d’avortement record, notamment chez les adolescents, autant remettre en cause la contraception c’est allumer une mèche dans un baril de poudre. Qu’elles soient Républicaines ou Démocrates, les Américaines ne veulent pas que soit remis en cause cette victoire du féminisme. Une fois de plus, les Républicains, tenus en otages par un groupe qui représente au mieux 20% de l’électorat, a perdu une occasion de se taire.

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