Obama, the Iranian Nuclear Issue and the Notion of Containment

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Face à la menace nucléaire iranienne, l’administration américaine exclut-elle vraiment la notion de containment d’un Iran qui parviendrait à obtenir l’atome militaire? C’est ce que le président Obama a affirmé avec force, lors d’une interview accordée au journal The Atlantic monthly, juste avant la conférence annuelle du lobby proisraélien de l’Aipac, à Washington, début mars.

Il s’agissait de rassurer les Israéliens et d’envoyer un message clair à Téhéran sur le caractère “inacceptable” de la poursuite d’un programme militaire nucléaire iranien. Tout en expliquant qu’il continuait de croire à la possibilité d’une solution diplomatique, et à la force dissuasive des sanctions économiques mises en oeuvre contre l’Iran par la communauté internationale, le président n’a pas exclu non plus une option militaire, pour la plus grande satisfaction des leaders israéliens qui menacent régulièrement d’aller frapper les installations nucléaires iraniennes si rien n’est fait pour empêcher la marche de l’Iran vers l’atome.

Mais est-ce vraiment ce qui est dans les cartes?

J’en parle hier avec un expert américain, proche des Républicains, bien informé des questions stratégiques, qui professe un avis quelque peu différent. Pour lui, personne ne parle aujourd’hui de containment, mais il est évident que cette option reste évidemment dans les cartes. Pour lui, des frappes militaires seraient tout simplement “catastrophiques” car elles ne parviendraient jamais à détruire le potentiel iranien et qu’elles scelleraient l’union sacrée de toute la nation iranienne derrière un régime actuellement extrêmement fragilisé et détesté par la jeunesse. Ce serait “dévastateur” dit-il, persuadé que l’administration américaine ne soutiendra pas un tel scénario. Il parle d'”enfantillages” pour qualifier les déclarations tonitruantes du candidat conservateur Rick Santorum sur la nécessité de frappes militaires et explique qu’à son avis, les Israéliens eux-mêmes ne seront jamais assez fous pour aller frapper un pays, qui aurait alors toute légitimité pour les frapper en retour. Leur rhétorique actuelle consisterait à faire monter la pression sur les Occidentaux, pour que ceux-ci accentuent à leur tour leur pression sur les Iraniens. C’est en fait ce qui est en train de se passer, vu l’impressionnant dispositif de sanctions qui enserre désormais l’Iran dans un verrou énergétique et financier de plus en plus contraignant. “Les récentes décisions de renoncer au pétrole iranien prises par l’Union européenne, sont de ce point de vue très importantes, souligne notre expert. L’administration pense qu’elles vont commencer à porter leurs fruits cet été, et pousser le régime à négocier”…

Lui reste convaincu que l’Iran, une grande “nation intellectuelle et scientifique” finira par avoir l’arme nucléaire, si elle le décide, que l’Occident le veuille ou non. “La question est de savoir si nous saurons planter l’aiguille au bon moment pour dégonfler les ambitions de l’Iran et l’aider à choisir une autre voie”, dit l’expert, qui parle d’un jeu “subtil” et difficile, mais qui en vaut la peine, vu la formidable aspiration à la démocratie qui existe dans la jeunesse iranienne. Sinon, nous n’aurons plus qu’une solution, faire comme avec les Soviétiques, les Chinois et les autres, et pratiquer la dissuasion à plein, par une politique de containment active, prévoit-il, soulignant que personne, et surtout pas Obama, ne peut se risquer à énoncer ces vérités en période électorale, de peur de s’aliéner un électorat américain, très pro-israélien.

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