Obama’s PR Tricks

Edited by Katya Abazajian

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The road we have traveled- film d’ouverture de la campagne Obama sorti le 15 mars- utilise la forme du film documentaire (à la Michael Moore ) et ses “techniques” très efficaces. Son objectif: Mobiliser les électeurs en leur montrant tout ce qu’Obama a déjà réalisé dans son premier mandat. Il se situe aussi dans l’esprit de la campagne 1984 de réélection du président républicain Ronald Reagan “Morning America” qui avait redonné confiance aux Américains avec son célèbre slogan “It’s morning again in America” et …assuré la réélection.

C’est le cinéaste proche d’Obama Davis Guggenheim- Une vérité qui dérange- qui a réalisé ce blockbuster politique de 17′ très loin de l’univers de twitter! S’il reprend les grands moments politiques du premier mandat Obama 2008-2012 comme la Réforme de la santé, la reconquête des jobs, la mort de Ben Laden, le sauvetage de l’industrie automobile… son intérêt vient surtout des techniques de communication utilisées et qui ont favorisé le buzz à sa sortie. Quelques recettes de ce blockbuster politique…

Comment fonctionne ce film?

Un documentaire politique. La forme “dramatique” du film mélange en permanence, le récit, le commentaire, l’avis d’experts, les inserts d’image représentant les “acteurs” politiques et les personnages de la réalité. Beaucoup d’informations.Très vite on est dans un agrégat où seule la voix calme du narrateur nous guide et nous dit ce qu’il faut en penser. C’est la technique des films documentaires où Davis Guggenheim- Une vérité qui dérange- et Michael Moore- Bowling for Columbine sont des maîtres incontestés. Chacun peut se faire une idée. On est très aidé!

La voix de l’acteur Tom Hanks. C’est le fil rouge de la narration et la réassurance confiante que ce qu’on nous raconte a du sens et exprime la vérité. A ce titre, l’ouverture du film est très symbolique. Le drapeau américain flotte sur la nuit historique du 4 novembre 2008 de Chicago et on est parcouru d’un frisson en voyant les silhouettes nimbées de lumière des quatre Obama marchant sur le podium vers la gloire et la foule. Aussitôt, la voix vous retient et vous met en garde contre votre émotion. Est-ce cela dont on se souvient ou de la crise inouïe où était l’Amérique à ce moment-là? Et les experts et conseillers déroulent le film de la réalité économique effrayante. Puis les solutions…

Les images choc du mandat. Parmi les plus célèbres, la mort de Ben Laden en direct mais à travers les yeux de la Maison Blanche. Image incontournable et qui fait sens sur la façon dont Obama dirige son équipe, prend ses décisions et même s’habille un 1er mai. Mais aussi l’explosion de joie après le vote de la Loi sur la Santé, le retour d’Irak des troupes…

Représentation moderne de la crise 2008. Des files de chômeurs, l’utilisation du noir et blanc pour le souvenir de 1929. Mais surtout les gros plans et témoignages des collaborateurs de 44th expliquant que, depuis la Grande Dépression et le sauvetage par Roosevelt, rien d’aussi violent n’avait atteint les U.S. Le film montre une gestion moderne et humaine de la crise. Des plans de coupe d’Obama avec le visage très marqué…C’est “l’entreprise” Maison Blanche qui lutte contre la crise.

L’émotion omniprésente et maîtrisée. Barack Obama parlant du cancer de sa mère, Michelle Obama au bord des larmes évoquant l’absence d’assurance de sa belle mère pour se soigner, les images du président serrant dans ses bras des Américains anonymes ou des soldats revenant du front ou un petit enfant sur son épaule: de très nombreux plans représentent le président très proche des Américains et mettent à mal la froideur et la distance dont on le taxe.

Les grands témoins à la rescousse. Bill Clinton et Elizabeth Warren entre autres viennent crédibiliser le film en apportant leur popularité et leur image de grands serviteurs de l’Etat. Bill Clinton met l’accent sur le sauvetage économique et, comme ancien président, dit son admiration pour Obama et sa décision de tuer Ben Laden en se l’appropriant s’il avait dû la prendre. Elizabeth Warren, grande protectrice des consommateurs américains parle avec fougue du sauvetage de l’industrie automobile du Midwest et de la catastrophe que cela aurait été si on ne l’avait pas fait. Sa voix très émue est un gage d’authenticité et on partage sa conviction.

Le président team player et seul dans la décision. Beaucoup de plans représentent les collaborateurs dans les réunions de travail du président et prouvent qu’il écoute. C’est donc un joueur d’équipe. Mais aussi un homme seul, absolument seul. La démonstration faite par le vice président Joe Biden sur la décision de tuer Ben Laden décrit la méthode de travail d’Obama. “Il a demandé à chacun son avis, chaque ministre fut interrogé. Que recommandez-vous?” Et Biden met en valeur la décision solitaire d’Obama représenté debout de dos dans son bureau puis expliquant comment il a pris sa décision. Chaque image ayant un rôle précis et montrant la complexité de la situation ainsi que la fonction solitaire du président.Tout revient au président et à sa fonction. Tout prouve qu’il fait le job. Alors…

La première et la dernière image rappellent la victoire de 2008 et la nuit de Chicago avec la voix de Tom Hanks qui conclut sur l’ampleur du chemin parcouru. Et drapeau américain as usual.

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