The NY Times Discovers Hollande, Future President ‘By Default’

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François Hollande souffrait d’un sérieux déficit de notoriété à l’étranger, en particulier aux Etats-Unis. A huit jours du premier tour, le New York Times a entrepris d’alerter l’élite américaine sur l’homme qui « est en passe de devenir président de la France ».

Pour la première fois, un long portrait est consacré au candidat socialiste dans le New York Times, et sa photo s’affiche en énorme à la une de son édition mondiale, l’International Herald Tribune (IHT).

Un portrait sans complaisance, signé Steven Erlanger, le correspondant du quotidien américain à Paris, qui rappelle son surnom péjoratif de « Flanby » (il y ajoute la variante américaine, un « marshmallow vivant »), rappelle que Martine Aubry l’a qualifié ouvertement de « gauche molle », et même, c’est en une de l’IHT, de « couille molle », en français dans le texte avec traduction…

De l’Amérique, Hollande « voyait le potentiel »

Mais c’est pour mieux montrer le paradoxe de cet homme sur lequel personne n’aurait parié, mais qui se retrouve « en tête par défaut », selon le titre du Herald Tribune, en raison de l’épisode DSK. A noter que le titre de l’édition américaine est différent : « The soft middle of François Hollande », qui peut-être traduit comme « le centre mou » si on est méchant, ou « centre tendre ou feutré » si on est gentil…

Au journaliste du New York Times qu’il a rencontré à Marseille, François Hollande a raconté un souvenir américain de jeunesse peu connu :

« En 1974, à l’age de 20 ans, il a reçu une bourse pour aller visiter les Etats-Unis pendant l’été, pour aller étudier l’invention américaine suprême, le fast food – McDonald’s, Kentucky Fried Chicken, qui n’existaient pas encore en France. Il a conduit de New York à San Francisco à une époque dont il se souvient qu’elle était “très dure pour les Etats-Unis”, à l’époque du Watergate.

“Nixon était poursuivi, dit-il, le dollar était très bas, l’Amérique doutait, le départ du Vietnam… Mais je voyais le potentiel.”

Il a écrit un rapport soulignant que le fast food arriverait en France. “J’aurais pu faire fortune dans les cheeseburgers, mais j’ai finalement choisi la politique”, dit-il. A ce moment-là, madame Trierweiler [sa compagne, ndlr] est intervenue, avec un léger soupir : “Depuis, il a gardé un certain goût pour les hamburgers”. »

Le retour à une vie politique « traditionnelle » ?

Au-delà de l’anecdote, le journaliste du New York Times relève que la « normalité » assumée de François Hollande pourrait marquer le retour à une vie politique « traditionnelle » en France, après la parenthèse atypique de Nicolas Sarkozy, son langage, son imprévisibilité.

Steven Erlanger observe que le candidat socialiste a besoin d’aller au-delà de l’électorat de gauche s’il veut gagner, et donc au centre.

Il note que Hollande gagnera contre Sarkozy, objet d’un rejet massif dans l’opinion française, mais sans susciter de « passion ».

François Hollande ne s’en émeut pas. Il confie au journaliste du New York Times que la fonction fait l’homme, et que, comme François Mitterrand longtemps sous-estimé, « à partir du moment où vous êtes investi, vous incarnez la France – ça change tout ».

Les Américains sont prévenus, en particulier Barack Obama qui se montrait fort aimable avec Nicolas Sarkozy sur leurs chances respectives de victoire lors d’un échange par vidéoconférence très médiatisé il y a quelques jours…

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