Le Bilan d’Obama, dirigé par Olivier Richomme et Vincent Michelot
LE MONDE ECONOMIE | 24.04.2012 à 16h30
Par Philippe Arnaud
L’entreprise était risquée. Au moment où l'”Obamacare”, la loi sur la couverture maladie, risque d’être repoussée par la Cour suprême, dresser le bilan du premier mandat de Barack Obama a quelque chose d’aléatoire.
A cette réserve près, l’ouvrage dirigé par Olivier Richomme, enseignant à l’université Lyon-II, et Vincent Michelot, professeur à Sciences Po Lyon, tient toutes ses promesses.
Des guerres en Irak et en Afghanistan à la question raciale, en passant par les réformes de Wall Street et de l’immigration, ou encore des relations avec l’Europe, une quinzaine de spécialistes ont passé au crible les réalisations de ces quatre années qui ont changé, sinon l’Amérique, du moins son image dans le monde.
Obama incarne une “rupture”, incontestablement. Pour la première fois depuis longtemps, les Américains ont élu un président “progressiste”.
NOMBREUX BLOCAGES
Pour MM. Richomme et Michelot, l’administration Obama a cherché à “réarticuler les deux formes d’Etat qui dominent le politique américain depuis la présidence de Franklin Roosevelt”, et que symbolisent d’un côté “la liberté de vivre à l’abri du besoin” et de l’autre “la liberté de vivre à l’abri de la peur”.
Mais, par rapport à l’ambition première qui était de reconsolider l’Etat-providence, le bilan est mitigé, reconnaissent les auteurs. Les promesses de changements se sont heurtées à de nombreux blocages.
A l’actif d’Obama, le traitement de la crise et une réforme de Wall Street “extraordinaire” si elle n’est pas révolutionnaire. Mais la dette a explosé, et avec elle le chômage. Surtout, Obama a donné l’impression de ne pas faire de l’emploi sa priorité.
Globalement, “on ne peut parler de présidence transformatrice”, écrivent les auteurs, pour qui celle-ci laisse un goût d’inachevé.
Quant à la tiédeur des sentiments du président américain pour l’Europe, elle est résumée, excellemment, par cette confession, tirée de son autobiographie : “Ce n’est pas que l’Europe n’était pas belle (…). J’avais simplement l’impression de me retrouver dans l’histoire d’amour de quelqu’un d’autre.”
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