United States: The Other Debate on Higher Education

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S’il y a bien un débat qui fait les manchettes depuis plusieurs longues semaines en nos contrées, c’est bien celui des frais de scolarité, et, plus largement, de l’accessibilité aux études supérieures.

On se compare allègrement aux autres provinces canadiennes d’un côté, alors que de l’autre on craint que la hausse des frais (ou droits, c’est selon) de scolarité ne soit qu’un premier pas vers un système comme aux États-Unis, que l’on voit comme un royaume auto proclamé de l’utilisateur payeur.

Il est certain qu’il existe un fossé énorme entre le coût des études supérieures d’ici et celui des États-Unis. À preuve, selon les chiffres de 2009-2010 du U.S. Department of Education, les frais de scolarité américains annuels tournent en moyenne autour de 17 000 $ par année.

Le but n’est pas ici de comparer les frais ou de prendre position, mais de mettre en lumière un élément: peu importe le coût des études, il doit y avoir des subventions, qu’elles soient gouvernementales ou privées. À l’aube des élections présidentielles, un débat se pointe à l’horizon: la question de l’aide financière. Débat qui ne nous est pas étranger, pour aussi peu que l’on suive les événements des dernières semaines.

Alors, qu’en est-il chez nos voisins du sud? Rappelons que le gouvernement de George W. Bush a ratifié un projet de loi en 2007 qui visait à abaisser les taux d’intérêt sur les prêts étudiants, passant de 6,8% à 3,4% et ce jusqu’en… 2012. Le premier juillet, donc, ces taux d’intérêt devraient augmenter, mais le président Barack Obama a affirmé vendredi dernier vouloir prolonger la loi de 2007.

Dans un pays de division politique perpétuelle, les Républicains se sont tout de suite insurgés contre cette motion, mais les deux partis se sont néanmoins entendus sur une chose: éviter une hausse drastique de ces taux. Autre intervention typiquement républicaine: en prolongeant la motion, quelqu’un va devoir payer: les contribuables.

Et nous voilà lancés pour une énième fois dans un match de tennis politique où les deux se renvoient la balle. Le président multiplie depuis le début de la semaine les interventions sur les campus: selon la Maison-Blanche, les quelque sept millions d’étudiants américains se retrouveraient annuellement avec 1000$ de dettes supplémentaires, advenant un retour au taux d’intérêt de 6,8%.

Les Républicains répliquent que ce maintien coûterait 6 milliards $ et que les Démocrates devraient se concentrer sur l’économie au lieu de dépenser. Réponse du président: nous couperons dans les subventions à caractère fiscal aux compagnies pétrolières. Les menaces de filibuster (obstruction parlementaire) planent, and so on, comme disent nos voisins…

Mais une chose me semble importante à retenir dans un débat américain qui donne l’impression d’être si loin de nous: au-delà des chicanes politiques et idéologiques, des gens paieront le prix. C’est tout de même désolant que ceux qui devront le payer n’en aient peut-être pas les moyens.

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