Obama’s War

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Ce n’est pas un job facile que d’être le Président démocrate d’un pays en guerre ; qui plus est à la veille de sa campagne de réélection. Bush a certes commencé deux conflits majeurs, mais Obama a occis plus de hiérarques et perturbé plus le réseau d’Al Qaeda que ces virils prédécesseurs. Quand bien même ses commandos ont réglé son compte à Ben Laden en personne voici tout juste un an, son adversaire Mitt Romney n’a pu s’empêcher, au risque de sombrer dans l’absurde, d’invoquer à son sujet le souvenir de la présidence la plus bafouée de l’histoire démocrate : « Même Jimmy Carter aurait pu donner cet ordre » a osé Romney, un candidat qui avait pourtant, à plusieurs reprises critiqué les risques et l’inutilité de la traque de l’instigateur du 11 septembre.

Les Républicains ne reculeront devant rien pour exploiter le vieux cliché des Démocrates pacifistes et incapables d’assurer la défense nationale. Quitte à réécrire l’histoire (Roosevelt, Kennedy et Johnson). Hillary Clinton, présente dans la Situation Room de la Maison Blanche durant l’attaque de la résidence de Ben Laden, a un instant cru revivre l’humiliation de Jimmy Carter en apprenant que le premier hélicoptère s’était écrasé dans la cour du bâtiment. Cette carence de légitimité guerrière mine l’élite démocrate. Mais Obama ne manque pas une occasion de casser ces stéréotypes par une campagne mêlant ses faits d’armes et un nouveau réalisme international. Son voyage secret en Afghanistan, la nuit dernière, le résume à merveille : S’il confirmait la fin de l’engagement américain, sa présence à 4 heures du matin dans un hangar de la base de Bagram, pour un bain de foule très médiatique avec les troupes, révélait aussi une profonde détermination, et une forme de courage.

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