United States: Obama’s Greatest Asset is Michelle

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États-Unis : le meilleur atout d’Obama, c’est Michelle

Par Michel Colomès

À cinq mois de la présidentielle, la partie n’est pas si facile pour Obama. Il a heureusement une alliée de taille auprès de lui.

“It’s economy, stupid !” La plaisanterie qui avait servi de slogan de campagne à Bill Clinton en 1993 pour empêcher George Bush (le père) de faire un second mandat, pourrait bien porter la poisse à cet autre président en quête de réélection qu’est Barack Obama. Toutes les élections récentes ont montré en effet que la crise économique était fatale, sans aucune exception, à tous les sortants, qu’ils soient de droite ou de gauche. Certes la situation des États-Unis est plutôt moins mauvaise que celle que connaissent la Grèce, bien sûr, et même l’Italie, l’Espagne ou la France. Mais la reprise américaine est timide, l’indice de croissance a reculé en avril après quelques mois d’embellie et les consommateurs comme les investisseurs attendent des progrès un peu plus solides pour se rassurer.

D’autant qu’il y a une composante propre à la culture américaine qui perturbe l’opinion : les États-Unis sont de moins en moins ce pays leader, symbole de prospérité, de puissance et de réussite qui depuis plus d’un siècle faisait la fierté de ses citoyens. Cette dégradation passe d’autant plus mal que l’arrivée d’Obama à la Maison-Blanche, avec tout ce qu’elle représentait de changement, pouvait laisser espérer un nouveau départ à beaucoup d’Américains. Ce n’est pas encore gagné.

Solide et discrète

Certes l’adversaire que le parti républicain a fini par lui désigner cette semaine après d’interminables primaires – Mitt Romney – est loin d’avoir l’aura, l’ascendant et la popularité d’Obama. Mais c’est maintenant que va commencer la vraie campagne et que le challenger républicain va pouvoir consacrer tout son temps, et surtout son argent, à attaquer le président et à affaiblir son image. Dans un de ses éditoriaux, le Times faisait remarquer cette semaine que les dernières élections en Europe montraient que “de Mario Monti à Mariano Rajoy en passant par François Hollande, dans la crise, les électeurs ne choisissent pas forcément des personnalités charismatiques pour les sortir des difficultés”. Un penchant vers des présidents “normaux”, comme on dit aujourd’hui en France, qui pourrait profiter à Mitt Romney.

Heureusement pour lui, Obama a un argument de poids et de charme, sa femme Michelle. Quels que soient les jugements qu’un Français peut porter sur ses toilettes, elle plaît énormément aux Américains. Sa popularité dépasse même largement celle de son mari puisqu’au dernier sondage Gallup de cette semaine elle était plébiscitée par 66 % des Américains contre 52 % pour le président. Les journaux vantent régulièrement la personnalité de cette avocate de 48 ans, sa présence à la fois solide et discrète auprès du président, la façon dont elle élève ses filles, et jusqu’à sa croisade pour que ses compatriotes se mettent à une nourriture plus diététique.

Si les Françaises, à en croire du moins Valérie Trierweiler, ne se sentent pas à l’aise avec le statut de “première dame”, Michelle Obama, que l’on va donc voir souvent aux côtés du président pendant les cinq mois de campagne à venir, n’a pas cet embarras. Et d’autant moins de réticences à remplir ce rôle qu’elle est à ses côtés depuis qu’ils se sont rencontrés dans la firme d’avocats Sidley Austin de Chicago. En 1991, on lui avait demandé d’accueillir et de cornaquer un stagiaire d’été du nom de Barack Obama. Elle n’a jamais cessé depuis.

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