The Swan Song

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Michael Phelps nous aura épatés jusqu’à la fin. Meilleur nageur de l’histoire olympique, aucun doute. Et, il pourrait y prétendre de plein droit, peut-être le plus grand athlète à avoir compétitionné aux Jeux.

La liste de ses exploits est tellement longue que l’Américain figure dans une catégorie à part, au-dessus des autres multimédaillés olympiques. En trois Jeux, il a accumulé un total incroyable de 22 médailles. Sa récolte est d’autant plus impressionnante que 18 d’entre elles sont en or. Combien de décennies s’écouleront, combien de rendez-vous olympiques se succéderont avant qu’un autre phénomène – qui n’est peut-être pas encore né! – puisse s’approcher de ce plateau?

Pourtant, au pinacle de sa carrière, Michael Phelps a décidé de tirer sa révérence. Il l’a répété ad nauseam ces dernières semaines, devant le scepticisme des journalistes. Le Kid de Baltimore, comme on le surnomme, qui a passé plus de la moitié de sa vie dans une piscine, a atteint tous ses objectifs, il n’a plus rien à prouver, a-t-il insisté. Après tout, il y a une vie après le sport.

Pour le commun des mortels, prendre sa retraite à 27 ans est impensable. Mais les athlètes de niveau mondial ne sont pas des gens comme les autres. Ils vivent leur vie en accéléré. Toute leur existence est planifiée minutieusement en fonction des entraînements et des compétitions. Les sacrifices sont énormes, les blessures font souvent partie de leur quotidien, sans compter la pression énorme avec laquelle les grandes vedettes, particulièrement, doivent composer.

L’ancien champion olympique Mark Spitz, qui a lui-même décroché sept médailles d’or aux Jeux de Munich en 1972, croit que Phelps ne pourra résister à sortir de sa retraite après deux ans de repos. Le recordman américain fera-t-il un Andre Agassi de lui pour rebondir à Rio en 2016? Il jure que non, mais il ne serait pas le premier à revenir sur sa décision. Fait vécu: il y a quatre ans, Andréanne Morin avait dit adieu à l’aviron après avoir frôlé le podium au huit féminin à Pékin. Elle reviendra pourtant de Londres avec une médaille d’argent au cou.

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Ce week-end, c’était aussi le chant du cygne d’Émilie Heymans. Bien que sa renommée ne se compare pas à celle de Michael Phelps, et qu’elle a souvent performé dans l’ombre de son compatriote Alexandre Despatie, il convient aussi de souligner la carrière exceptionnelle de la plongeuse québécoise.

Émilie incarne l’excellence et la détermination. Il y a quelques jours, elle est devenue la première plongeuse de la planète, et le seul athlète canadien, féminin ou masculin, à monter sur le podium dans quatre jeux olympiques d’affilée. Sa 12e place en tombée de rideau, hier, au tremplin de trois mètres, ne saurait altérer son impressionnant palmarès.

Michael Phelps et Émilie Heymans nous auront donné de beaux frissons.

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