Romney Puts the Bankruptcy of the Welfare State at the Heart of Campaign

Published in Le Figaro
(France) on 13 August 2012
by Pierre-Yves Dugua (link to originallink to original)
Translated from by Jessica Eaton. Edited by .

Edited by Peter L. McGuire

Mitt Romney is on the right. He is going to campaign to the right. So he’s certainly a dangerous man, if I have understood the New York Times correctly. America, however, is a country where it is not prohibited to be liberal and capitalist.

His vice presidential candidate, Paul Ryan, shares Romney’s liberal convictions, even if the ideas of the former for reducing the public debt are not entirely held by the Republican candidate.

So perhaps America is going to present a real electoral campaign. Unlike what is produced in a certain country that we know well, the true problem will be explicitly raised: This crisis is not cyclical – it is structural. To resolve it, one must reinvent the system.

To pretend to believe the welfare state could be patched up is perhaps a good idea for a reelection campaign. On the other hand, it’s not the correct diagnosis of the current situation.

For more than a decade, the uncontrolled debt in the United States has not produced its expected results. Mediocre growth; insufficient tax revenues; weak monetary policy; dependence on poorly-funded social programs by entire generations; and failed banking regulations that would protect taxpayers from risks taken by a minority of speculators are the many real problems raised by the Republicans. They are problems that make people angry. The solutions that have been advanced are hard and unpopular. These are incompatible with an electoral victory in November, say the pollsters.

To the contrary, Barack Obama campaigned by denigrating his opponent until now. So he avoided raising these issues. He speaks about defending the middle-class. He believes in saving the bankrupt welfare state by taxing the rich. If someone talks to him about the doubling of the public debt since his arrival to the White House, he explains that it is the fault of the Republicans, the same people who voted against his plan of a debt-financed stimulus.

The Democratic objective is rendering Romney odious because he is rich; because he succeeded in restructuring companies; because he does not believe the state is the true creator of wealth; because he does not believe that taking the money of the rich to give to the unions and the poor is going to reduce inequalities; and because he does not think that robbing the young to give to the less young is a responsible and progressive policy. Barack Obama thinks that more must be done to save the welfare state: more taxes, more social transfers and more regulation. His model, even if he does not say it, is social-democratic Europe. That is why the French adore Barack Obama. That is why they are told that Mitt Romney is a scary Mormon.

Is Romney Superman? Certainly not. Does he make mistakes? Yes, sometimes. Does he tend to change opinions according to his audience? It can be thought. Would the Republicans be able to find a better candidate? Certainly. But Mitt Romney also proved that he could govern a very Democratic state, Massachusetts, in an honorable way. It’s precisely because he comes from the finance world; he is pragmatic.

Whether one does or does not appreciate the solutions proposed by Paul Ryan, everyone recognizes that the Wisconsin representative distinguishes himself from the pack in the House of Representatives. He is not content simply with slogans and generalities in order to flatter this and that category of voters. While others elected from the Republican Party and the Tea Party promise to reduce public spending but refrain from going into detail, Paul Ryan dares to speak about what upsets people.

Lucid, he departs from the principal that the current crisis is not cyclical, but structural. He agrees that reducing public debt is imperative. Obama still wants to push it to tomorrow. He dares to say that demographic and budgetary reasons have forced the unraveling of the social systems born of President Franklin Roosevelt’s New Deal and President Lyndon Johnson’s New Society.

He therefore proposes a partial privatization of the very popular federal health insurance (Medicare) that covers 48 millions retired Americans. He wants to give states the freedom to manage the assistance for the poor and underprivileged (Medicaid) as they will. He wishes for an elimination of the many popular fiscal deductions in exchange for a strong decrease of the marginal tax rates on the revenue. Regarding the taxation of companies, he advocates the same path: reduce taxes on the benefits, but remove the exemptions that make the tax code incomprehensible and counterproductive. All of these proposals make him an easy target for Barack Obama and an essential man for a Republican that aims for the White House.


Romney met la faillite de l'État providence au coeur de la campagne

Mitt Romney est de droite. Il va faire campagne à droite. C'est donc certainement un homme dangeureux, si j'ai bien compris le New York Times. L'Amérique est pourtant un pays où il n'est pas interdit d'être libéral et capitaliste.

Son colistier, Paul Ryan, partage ses convictions libérales. Même si les idées de ce dernier pour réduire l'endettement public ne sont pas totalement reprises par le candidat républicain à la présidence.

L'Amérique va donc peut-être s'offrir une vraie campagne électorale. À la différence de ce qui s'est produit dans un certain pays que nous connaissons bien, les vrais problèmes seront explicitement posés: cette crise n'est pas conjoncturelle. Elle est structurelle. Pour la résoudre il faut réinventer le système.

Faire semblant de croire que l'État providence peut être rafistolé est peut-être une bonne idée pour être réélu. En revanche ce n'est pas le bon diagnostic sur la situation actuelle.

Depuis plus d'une décennie l'endettement incontrôlé aux États-Unis ne produit plus les résultats attendus. La médiocrité de la croissance, l'insuffisance des recettes fiscales, l'impuissance de la politique monétaire, la dépendance de générations entières à l'égard de programmes sociaux dépourvus de financement, l'échec de la réglementation bancaire à protéger le contribuable de risques pris par une minorité de spéculateurs, autant de vrais problèmes posés par les républicains. Ce sont des problèmes qui fâchent. Les solutions avancées sont dures. Impopulaires. Incompatibles, disent les sondeurs, avec une victoire électorale en novembre.

Au contraire Barack Obama jusqu'à présent a fait campagne en dénigrant son adversaire. Il a du coup évité de poser ces problèmes. Il parle de défendre la classe moyenne. Il croit pouvoir sauver l'État providence en faillite en taxant les riches. Lorsqu'on lui parle du doublement de la dette publique depuis son arrivée à la Maison blanche, il explique que c'est la faute des républicains....ceux là même qui n'ont pas voté son plan de relance par la dette...

L'objectif démocrate: rendre Romney odieux, parcequ'il est riche. Parcequ'il a réussit en restructurant des entreprises. Parcequ'il ne croit pas que l'État soit vraiment créateur de richesse. Parcequ'il ne croit pas que prendre l'argent des riches pour le donner aux syndiqués et aux pauvres va réduire les inégalités. Parcequ'il ne pense pas que voler les jeunes pour donner aux moins jeunes est une politique responsable et progressiste. Barack Obama pense que pour sauver l'État providence, il faut plus d'État providence, c'est à dire plus d'impôts, plus de transferts sociaux, plus de réglementation. Son modèle, même s'il ne le dit pas, c'est l'Europe social-démocrate. Voilà pourquoi les français adorent Barack Obama. Voilà pourquoi on leur explique que Mitt Romney est un affreux mormon.

Romney est-il "superman" ? certainement pas. Fait-il des gaffes ? parfois oui. A-t-il tendance à changer d'avis suivant son auditoire ? on peut le penser. Les républicains auraient-ils pu trouver une meilleur candidat ? certainement. Mais Mitt Romney a aussi prouvé qu'il pouvait gouverner un État très démocrate, le Massachusetts, de manière honorable. Précisemment parcequ'il vient du monde de la finance, il est pragmatique.

Que l'on apprécie ou non les solutions proposées par Paul Ryan, chacun reconnaît que le député du Wisconsin se distingue du lot à la Chambre des représentants. Il ne se contente pas simplement de slogans et de généralités en vue de flatter telle ou telle catégorie d'électeurs. Pendant que d'autres élus du Parti républicain et du "Tea Party" promettent de "réduire les dépenses publiques" mais se gardent d'entrer dans le détail, Paul Ryan ose parler de ce qui fâche.

Lucide, il part du principe que la crise actuelle n'est pas conjoncturelle mais structurelle. Il affirme que la réduction de l'endettement public est impérative. Obama veut encore la reporter à demain. Il ose dire que des raisons démographiques et budgétaires obligent à détricoter les régimes sociaux nés du "New Deal" du Président Franklin Roosevelt et de la "New Society" du Président Lyndon Johnson.

Il propose ainsi une privatisation partielle du très populaire régime fédéral d'assurance maladie (Medicare) qui couvre 48 millions d'américains en retraite. Il veut donner aux États la liberté de gérer comme ils l'entendent les aides aux pauvres et défavorisés (Medicaid). Il souhaite une élimination de nombreuses déductions fiscales populaires en échange d'une forte baisse des taux marginaux d'imposition sur le revenu. En matière de fiscalité des entreprises, il prône la même démarche: réduire la taxe sur les bénéfices, mais supprimer les exemptions qui rendent incompréhensible et contre-productif le code des impôts. Toutes ces propositions font de lui à la fois une cible facile pour Barack Obama, et un homme indispensable pour un républicain qui brigue la Maison blanche.
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