The Blues of Young American Teachers

Published in Le Monde
(France) on 21 August 2012
by Louis Imbert (link to originallink to original)
Translated from by Lindsey Cambridge. Edited by Jonathan Douglas.
Times are hard for young American teachers. In New York this year, nearly half of primary school teachers who were up for tenure, having taught for at least three years, were denied, according to figures published Friday, August 17 by the New York Education Department. About 2,000 public school teachers will be re-evaluated by their principals next year. Some of them were fired (3 percent of those up for tenure) and more resigned (16 percent).

The teachers of New York are not the only ones. In 2011, at least 18 states across the country legislated on tenures, teaching posts that some denounce as jobs for life. Regardless, they offer security that is rare in the American public school sector and unknown in the private one. Teachers and their unions consider them a defense against possible abuses of power, discrimination and a principal’s political affiliations.

This issue is very recent. In New York in 2007, barely three percent of teachers up for tenure were put on probation until the following year or were fired. In 2009, not one state had touched tenure legislation. A year later, Barack Obama pleaded for a better evaluation of teachers, and several conservative governors launched a crusade against teachers deemed “unfireable” and unmotivated.

Additionally, Idaho completely rid itself of these types of contracts last year. The conservative Northwest state adopted a law that denied all employed teachers the guarantee of seeing their contracts renewed for another year. Florida adopted a similar law, and last year New Jersey facilitated the dismissal of teachers with poor performances.

Awarded for Performance

In New York, the crackdown began in 2010 by Mayor Michael Bloomberg, as a major venture of his third and last term in office. The billionaire, who is not affiliated with the either of the two major American political parties, stated that he wanted to “put an end to tenure as we know it, so that tenure is awarded for performance, not taken for granted.”

In order to evaluate performance, principals in New York schools first look into a class’ standardized test results, which the teacher will have attempted to improve throughout the year. A team recently established by the mayor trains principals to observe classrooms and evaluate the contribution of each teacher “to the school community.” Each of these three criteria is evaluated on a scale from “highly effective” to “ineffective.”

Shael Polakow-Suransky, the chief academic officer of the city’s education department, which employs around 75,000 teachers, said Friday to the New York Times: “I think New York City has some of the best teachers in the country. It is a good place. People want to be here. So we are very fortunate. But we also want to keep pushing them, just like we want to keep pushing our kids.”

Budget Cuts

Unions keep from completely admonishing this incentive for good performance: Michael Mulgrew, the president of the United Federation of Teachers (UFT), affirms having always defended a “rigorous but fair” allocation procedure. Yet, he notes that many young teachers leave the profession after a few years of practice, lacking prospects. According to the union, among the 2,500 teachers employed in 2008, 30 percent had quit after three years.

This debate is part of a feeling of unease concerning performance in the American school system and severe budget cuts. According to a report from the White House, since 2009, the American education system lost more than 300,000 jobs (all types included), principally because of these cuts. On Saturday, President Obama asked local and federal legislators to stop laying off teachers to balance their budgets.

By doing this, Obama attempted to differentiate himself from his rival in November’s presidential election, Mitt Romney, and Romney’s Republican running mate, Paul Ryan, known for his austerity regarding budgetary matters. Recently, the Democratic candidate proposed a plan to give $25 billion in aid to prevent teacher layoffs. This program has been blocked by conservatives opposing additional expenditures.


Le blues des jeunes enseignants américains

Les temps sont durs pour les jeunes professeurs américains. A New York, cette année, près de la moitié des professeurs du primaire au lycée ayant enseigné au moins trois ans et demandé, grâce à cette ancienneté, l'équivalent d'un contrat à durée indéterminée ont été recalés, selon les chiffres publiés vendredi 17 août par le département de l'éducation de la ville. Ces quelque 2 000 jeunes enseignants du public devront être réévalués par leur proviseur l'an prochain. Quelques-uns ont été renvoyés (3 % des demandeurs) et ils sont de plus en plus nombreux à renoncer (16 %).

Les professeurs de New York ne sont pas les seuls dans ce cas. En 2011, pas moins de 18 Etats à travers le pays ont légiféré sur les "tenures", ces postes d'enseignant que certains critiquent comme des emplois à vie. Bien qu'ils n'en soient pas, ils offrent une sécurité rare dans le secteur public américain, inconnue dans le privé. Les professeurs et leurs syndicats les considèrent comme des défenses contre les éventuels abus de pouvoir, discriminations et choix politiques de proviseurs investis d'une forte autorité.

Cette remise en cause est très récente. A New York, en 2007, à peine 3 % des demandes de postes étaient reportées à l'année suivante ou refusées. En 2009, pas un Etat n'avait touché à ses lois sur les "tenures". Un an plus tard, Barack Obama plaidait pour une meilleure évaluation des professeurs, et plusieurs gouverneurs conservateurs partaient en croisade contre des enseignants jugés "invirables" et sous-motivés.

Ainsi, l'an dernier, l'Idaho s'est totalement débarrassé de ce type de contrats. Cet Etat conservateur du Nord-Ouest a adopté une loi qui refuse à tout professeur embauché la garantie de voir son contrat renouvelé d'une année sur l'autre. La Floride a adopté une loi similaire et, le mois dernier, le New Jersey a facilité le renvoi de professeurs aux performances jugées mauvaises.

"AU MÉRITE"

A New York, ce durcissement a été lancé en 2010 par le maire Michael Bloomberg comme un enjeu majeur de son troisième et dernier mandat. Le milliardaire, non-affilié aux deux principaux partis américains, affirmait vouloir "en finir avec la 'tenure' telle que nous la connaissons, afin qu'elle soit décernée au mérite, et non considérée comme acquise d'office".

Pour évaluer ce mérite, les proviseurs des écoles new-yorkaises se penchent d'abord sur les résultats d'une classe à des tests standardisés, que le professeur tentera de faire grimper au fil de l'année. Ils ont l'obligation de visiter les classes et sont entraînés par une équipe récemment mise en place par la mairie à évaluer la contribution de chaque professeur "à la vie de l'établissement". Chacun de ces trois critères est évalué, de "très efficace" à "inefficace".

Said Shael Polakow-Suransky, le patron des écoles publiques de la ville, qui emploient environ 75 000 professeurs, affirmait vendredi au New York Times : "Je pense que New York a certains des meilleurs professeurs du pays. C'est une belle ville. Les gens veulent être ici. Nous avons donc beaucoup de chance. Mais nous voulons aussi continuer à les stimuler, comme nous continuons à stimuler nos élèves."

COUPES BUDGÉTAIRES

Les syndicats, eux, se gardent d'attaquer frontalement cette incitation à la performance : Michael Mulgrew, le président du syndicat professoral de la ville (UFT), affirme avoir toujours défendu une procédure d'attribution "rigoureuse mais juste". Il s'alarme pourtant en constatant que de nombreux jeunes abandonnent la profession après quelques années d'exercice, faute de perspectives. Selon son syndicat, parmi 5 200 professeurs embauchés en 2008, 30 % avaient jeté l'éponge après trois ans.

Ce débat s'inscrit dans un contexte d'inquiétude sur les performances du système scolaire américain et de sévères coupes budgétaires. Depuis 2009, selon un rapport de la Maison Blanche, le système éducatif américain a perdu plus de 300 000 emplois (tous postes confondus), principalement en raison de ces coupes. Samedi, M. Obama demandait aux législateurs locaux et fédéraux de cesser de se servir des licenciements d'enseignants pour équilibrer leurs budgets.

Ce faisant, il tentait de marquer sa différence avec son rival pour la présidentielle de novembre, Mitt Romney, et avec le colistier républicain, Paul Ryan, connu pour son inflexible rigueur en matière budgétaire. Récemment, le président démocrate a proposé un plan de 25 milliards de dollars de soutien aux Etats afin d'éviter les licenciements d'enseignants. Ce programme avait été bloqué par les conservateurs s'opposant à des dépenses supplémentaires.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link .

Hot this week

Spain: Global Aid without the US

Ecuador: Monsters in Florida

Canada: Canada’s Retaliatory Tariffs Hurt Canadians

Sri Lanka: Epstein Files, Mossad and Kompromat Diplomacy

Topics

Indonesia: Trump Needs a Copy Editor

Indonesia: Trump’s Chaos Strategy Is Hurting His Allies, Not Just His Rivals

Sri Lanka: Epstein Files, Mossad and Kompromat Diplomacy

Sri Lanka: Is America Moving towards the Far Right?

Turkey: Musk versus the Machine: Disrupting the 2-Party System

Canada: How To Avoid ICE? Follow the Rules

Canada: Trump Doesn’t Hold All the Cards on International Trade

Ireland: The Irish Times View on Trump and Ukraine: a Step in the Right Direction

Related Articles

France: Donald Trump’s Dangerous Game with the Federal Reserve

France: Trump Yet To Make Progress on Ukraine

France: Tariffs: The Risk of Uncontrollable Escalation

France: Donald Trump’s Laborious Diplomatic Debut

France: Trump’s Greenland Obsession