Le Parti républicain adopte un programme très à droite
Réduire la taille du gouvernement fédéral, interdire l’avortement même en cas de viol, réprimer davantage l’immigration irrégulière… Le programme contenu dans la plate-forme que les 2 286 délégués à la convention du Parti républicain, réunie à Tampa, devaient approuver, mardi 28 août, reflète la droitisation du parti et l’influence du Tea Party.
Le texte, rédigé par un comité de 125 membres présidé par Bob McDonnell, le très conservateur gouverneur de Virginie, constitue le programme du parti, mais pas nécessairement celui de Mitt Romney, son candidat, qui, soucieux du vote des centristes et des femmes, s’en dissocie, par exemple sur l’avortement. Mais son contenu fait référence.
Soucieuse de réformer un “gouvernement fédéral irresponsable à l’égard des contribuables”, la plate-forme propose de “restructurer le gouvernement” en “mettant fin à la centralisation des pouvoirs à Washington” et en promouvant le rôle des Etats.
Le texte, très flou sur la politique fiscale, promet de “protéger les contribuables” en excluant d’utiliser leur argent pour renflouer des institutions financières. Hostiles à une “régulation excessive” entravant la concurrence, la plate-forme promet d’abroger la loi Obama sur la santé et la loi Dodd-Franck sur les transactions financières.
Les républicains “s’engagent à sauver” les filets de sécurité sociaux, Medicaid (pour les pauvres) et Medicare (pour les plus de 65 ans), menacés par les déficits. Ils veulent privatiser ce dernier – en distribuant des bons permettant de souscrire une assurance – et faire gérer Medicaid par les Etats.
LE MARIAGE GAY PROSCRIT
Sur l’avortement, la plate-forme pose le principe du “caractère sacré de la vie humaine” et prône l’adoption d’un amendement constitutionnel qui rendrait applicable aux foetus le 14e amendement de la Constitution.
Celui-ci interdit de “priver une personne de sa vie (…) sans procédure légale”. “L’enfant pas encore né possède un droit fondamental individuel à la vie qui ne peut être bafoué”, selon le texte. Implicitement, cette formulation pose une interdiction absolue de l’avortement, y compris en cas de viol ou d’inceste.
En matière de mariage, les républicains soutiennent l’adoption d’un autre amendement à la Constitution qui définirait le mariage comme une union entre un homme et une femme, bannissant ainsi le mariage gay. Mais le parti est également opposé à l’union civile de type pacs.
Tout en reconnaissant les “contributions vitales” des immigrants légaux, la plate-forme estime que “la présence de millions de personnes non identifiées fait courir de graves risques à la sécurité et à la souveraineté des Etats-Unis”. Le texte reproche à l’administration Obama sa clémence alors que le nombre d’expulsions n’a jamais été aussi élevé que depuis son élection.
Les républicains prônent l’achèvement d’un mur le long de la frontière avec le Mexique et l’arrêt des subventions fédérales à toute université accueillant des étrangers en situation irrégulière. Est prévu le recours obligatoire à une base de données fédérale destinée à empêcher l’accès à l’emploi des sans-papiers.
En politique étrangère, les républicains reprochent à M. Obama d’avoir “coopéré avec l’Iran”. Ils appellent à “une réponse ferme au pouvoir chinois et aux provocations russes” et au rétablissement d’une “relation spéciale avec la Grande-Bretagne”.
Le “soutien sans équivoque à Israël” est réaffirmé, ainsi que le choix d’une “solution à deux Etats” au Proche-Orient, position que certains délégués ont critiquée comme trop contraignante à l’égard d’Israël.
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