What Paul Ryan Wants Wall Street to Forget

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Wall Street se réjouit de l’arrivée de Paul Ryan sur le ticket Républicain. Un VP pro-business et fiscalement conservateur (mais pas seulement fiscalement). Il aime bien le Stock Exchange. Le Représentant du Wisconsin détient des action d’Apple, Exxon Mobil, GE, Procter & Gamble, IBM, Google, McDonald’s, Berkshire Hathaway, le fonds de l’Oracle d’Omaha, Warren Buffett. Rien que du Blue Chip. Parmi les plus importants contributeurs de ses campagnes: UBS, Bank of American, Wells Fargo et Goldman Sachs. Pourtant, Wall Street risque d’avoir quelques surprises dans les semaines à venir, au fur et à mesure que les journalistes vont s’intéresser à ses votes et ses prises de position à la Chambre des Représentants. Wall Street pourrait avoir un réveil un peu difficile.

En 1999, Ryan a voté pour l’annulation de la loi dite Glass-Steagall Act, établie après la crise de 1933. En votant pour la fin de cette loi, Paul Ryan a permis aux banques de détail et d’investissement de fusionner. Pourtant, aujourd’hui, il milite pour un contrôle de la taille des établissements bancaires pour éviter le fameux “too big to fail”. Raison de ce changement de coeur: un monstre financier ne peut pas faire faillite au risque d’entraîner le reste de l’économie et son risque de faillite nécessiterait l’intervention de l’Etat. Il aurait été mieux d’y penser avant. L’homme qui se dit amoureux des “spreadsheets” et des chiffres ferait mieux de réfléchir un peu avant de voter. On vote avec la meute quand cela arrange ses affaires financières et on veut se faire bien voir du Tea Party une décennie plus tard quand l’air du temps est plutôt au populisme. Entre temps, on a participé au krach économique.

Paul Ryan est un adversaire d’une autre loi dite Dodd-Frank Act, mise en place après le crash de 2008. Il est particulièrement opposé à une de ses provisions, pourtant favorite de Henry Paulson, ex-chairman de Goldman Sachs et Secrétaire d’Etat au Trésor de G.W. Bush: cette partie de la loi permet au gouvernement d’intervenir et de démanteler une banque afin que sa chute n’entraîne pas le reste de l’économie du pays. Paulson a confié qu’il aurait aimé disposer d’une telle loi au moment où Lehman Brothers menaçait de s’écrouler. Ryan est opposé à ce mécanisme appelé “résolution authority” sous le prétexte qu’il conduirait, là encore, à l’intervention de l’Etat. Ce qui ne manque pas de sel, c’est que le même Paul Ryan a voté pour l’intervention de l’Etat de manière massive en votant et en appelant à voter pour le plan de sauvetage appelé TARP. Cette loi, proposée par Bush, donnait à l’Etat fédéral 700 milliards de dollars pour soutenir les banques et institutions financières en achetant certains de leurs avoir toxiques.

Enfin, Paul Ryan s’est retrouvé à nouveau opposé à Wall Street sur le dossier de la dette de l’Etat. Il a affirmé être prêt à laisser les Etats-Unis ne pas être capables de faire face à leurs obligations afin d’ obliger la Maison Blanche a accepter des coupes budgétaires supplémentaires. Une position contraire à celle de Wall Street. La question de la dette rendait, en effet, les marchés trop nerveux, imprévisibles, et l’imprévisibilité n’est pas une qualité qu’apprécie particulièrement la communauté financière. Les citoyens Américains se rendront bientôt compte que Paul Ryan est non seulement un extrémiste, mais, selon l’expression américaine, un “loose cannon”. Ca fait des dégâts.

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