Paul Ryan, Mitt Romney's Heavy Metal Indulgence

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Quel toupet! En acceptant mercredi soir sa nomination comme candidat à la vice-présidence, Paul Ryan a glissé un aveu: Mitt Romney a des goûts musicaux complètement has been. “Il y a des chansons dans son iPod, que j’ai entendues dans le bus de campagne et qu’on entend aussi dans les ascenseurs des hôtels”. “J’espère que cela ne va briser notre union, Mitt, mais ma playlist à moi débute par AC/DC et s’achève avec Zeppelin”.

Les milliers de délégués et supporters qui emplissaient l’arène de la convention de Tampa ont adoré et longuement ovationné le petit insolent, qui depuis l’annonce de sa nomination mi-août est chargé de remettre un peu de peps dans la campagne Romney.

Ayant ainsi prouvé sa parfaite impartialité, au sujet des musiques d’ascenseur, Ryan a pu assurer avec encore plus de force que Mitt Romney est bien sûr le candidat qu’il faut pour faire prendre un “virage” à l’Amérique.

Mitt et lui ont un “plan” pour “générer 12 millions de nouveaux emplois ces quatre prochaines années”, a annoncé Paul Ryan. A part promettre de maintenir les dépenses du gouvernement fédéral à moins de 20% du PNB (contre quelques 25% aujourd’hui), le candidat à la vice-présidence n’est guère entré dans les détails dudit plan, mais ce n’est pas non plus ce qu’attendaient les délégués, qui sont là pour gagner une élection plutôt que de se lier les mains par des promesses trop précises.

Pour l’essentiel, Paul Ryan a d’ailleurs surtout joué de la batterie contre Barack Obama : un président qui a “beaucoup parlé” et laissé la dette nationale s’accroître de 5000 milliards de dollars, “plus que tous les gouvernements d’Europe en crise combinés”. “La présidence Obama a débuté par des discours émouvants, des colonnes grecques (allusion à la convention démocrate de Denver en 2008, qui avait assuré la nomination d’Obama, ndlr), l’excitation de la nouveauté, a résumé Ryan. Maintenant, tout ce qui reste aujourd’hui c’est une présidence à la dérive, qui survit sur des slogans qui semblent déjà fatigués, saisissant un moment qui appartient déjà au passé, comme un bateau qui tente de voguer sur le vent d’hier”. Entre heavy metal et poésie du bateau à la dérive, Paul Ryan semble avoir plutôt bien réussi son examen de passage devant la convention. Personnellement, on s’est juste demandé pourquoi l’avoir affublé d’un costume noir de croque-mort, qui le faisait paraître encore plus freluquet que de nature, mais ce n’est là qu’un petit détail optique, pas très important au regard de l’enjeu de cette élection.

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