America Must Accept Its Responsibility

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Ce qui s’est passé mardi en Libye n’est, au final, que l’une des retombées à tout le moins prévisibles des interventions récurrentes américaines dans le Monde arabe et musulman qu’analystes et politiques ne semblent pas avoir pris en compte ni en ont évalué la pertinence. On ne formate pas les peuples, comme on reprogramme son PC, pas plus que l’on ne peut contrôler les pulsions qui travaillent en profondeur ces peuples. C’est encore plus vrai lorsque ces peuples sont aussi multiples que différents tant par leur langue, leur histoire, que leurs cultures et coutumes. Le lien de ces peuples? L’Islam! C’est cette religion, en fait, qui fédère et cimente un milliard et demi d’êtres humains distincts, par ailleurs, sur tous les plans si ce n’est leur croyance et leur vénération pour le Prophète Mohamed (Qsssl). Ainsi, il est devenu commode, au nom de la liberté d’expression, de blasphémer contre l’Islam et son prophète. Le film anti-Islam qui a fait exploser le monde musulman cette semaine, comme cela avait été le cas il y a quelques années à propos de caricatures tout aussi dégoûtantes touchant à l’intégrité du Prophète (Qsssl), ne sont en fait que des épiphénomènes épisodiques auxquels aucun intérêt n’aurait dû être accordé. On ne promeut pas la bêtise et la débilité fait-ce par une juste colère. Exacerber le fanatisme des uns, instrumentaliser ce fanatisme par les autres ne sert ni l’Islam, ni ne valorise son image. En revanche, cela ne fait que donner des arguments à ceux qui n’ont rien compris à l’Islam – ne comprendront jamais la religion de 57 pays de la planète – et ne fera qu’encourager les ennemis de l’Islam qui jouent sur nos émotions pour nous manipuler et nous utiliser à la réalisation de leurs desseins. En s’attaquant à l’Islam, ceux qui tirent les ficelles en coulisse savaient ce qu’ils faisaient, provoquant la réaction – brutale – des fanatiques aucunement représentatifs de l’immense majorité des musulmans dans le monde. Mais cela aurait-il été possible si les Etats musulmans – qui n’ont rien à voir avec les Etats islamistes, confusion délibérément entretenue alors que sur 57 pays officiellement musulmans, seuls cinq (5) Etats se proclament islamistes (précision nécessaire en ces moments d’amalgame tous azimuts) – avaient pris leurs responsabilités autant envers la religion dont ils sont les dépositaires qu’en étant fermes envers les Etats permissifs qui, au nom de la liberté d’expression, laissent insulter le Prophète (Qsssl) des musulmans par le dessin, le film ou la littérature. Et ce n’est pas une faveur, c’est un droit. Le droit de respecter les croyances des uns et des autres. Vous ne trouverez pas un musulmans aussi intolérant soit-il qui osera insulter Jésus-Christ ou Moïse. Cela ne se fait pas, car cela fait partie de la culture innée des musulmans qui révèrent les Hommes du Livre dont le Coran fait mention. Ceux qui ont réalisé cette turpitude appelée «film» ont aussi, par ricochet, offensé autant le Christ que Moïse. En sont-ils seulement conscients? Nous en doutons! Mais les premiers responsables de ces abjections contre l’islam sont en fait les Etats et les gouvernants. Or, il appartenait à ces derniers de mettre la religion et ses prophètes au dessus des intrigues bassement politiciennes et/ou de manipulations malveillantes. Il fallait protéger les prophètes des insanités des uns, des émotions irraisonnées des autres. Cela n’a pas été fait! Pourtant, les précédents, notamment des caricatures blessantes du Prophète (Qsssl), auraient dû avertir sur les dangers de laisser manipuler le sacré. Or, cet avertissement n’a pas été pris en compte par ceux qui ont le pouvoir de décision. Et surtout que l’on ne nous parle pas de liberté d’expression ou que l’on évoque (singulièrement aux Etats-Unis) le fameux premier amendement. Il est patent que cet amendement ne peut protéger les faiseurs de troubles et ceux qui se sont donnés pour mission de brocarder l’Islam. Aussi, Obama doit-il, outre condamner clairement le film anti-Islam, exiger sa destruction, ou alors assumer pleinement, face au peuple américain, la mort de l’ambassadeur Stevens à Benghazi. Il est temps que les Etats-Unis paient le prix de leurs errements.

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