Democratic Convention: Winners and Losers

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Posted on September 17, 2012.

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La convention Républicaine de Tampa, prise en otage par la base populiste et radicale, comme le parti Républicain tout entier, a été un exercice nauséabond: il ne suffit pas d’être en désaccord avec son adversaire, il faut en plus le haïr. Cette convention a été un exercice de démagogie rarement vu dans ces enceintes, même si les conventions sont le moment où il faut booster les fidèles. Mais Tampa restera dans les annales comme un record. La convention qui avait choisi Barry Goldwater pour s’opposer à Lyndon Johnson n’avait pas été aussi pleine de haine — et on était pourtant au début de la guerre du Vietnam qui allait déchirer l’Amérique.

La convention Démocrate de Charlotte a été une toute autre affaire. Elle a permis aux Démocrates de se faire entendre du pays tout entier de manière forte et énergique. Mais toutes les voix n’ont pas porté de la même manière.

Le rassemblement de Charlotte a connu son lot de temps forts. Le plus électrique a sans aucun doute été l’intervention de 45 minutes de Bill Clinton. A la fin de sa présentation, on pouvait sentir l’électricité circulant dans l’arène. C’est un des moments les plus forts qu’ait connu une convention Démocrate. Le Washington Post a qualifié le discours de Clinton d’ “historiquement mémorable”. Il y avait le ton, l’humour, la férocité pour dénoncer les mensonges Républicains, la pédagogie. Il a à la fois donné les raisons pour voter à nouveau pour Barack Obama et les raisons pour lesquelles les Républicains sont dangereux et ne proposent qu’un seul remède à la crise que traverse l’Amérique, le même remède qui a, de leur fait, plongé le pays dans la récession: des réductions d’impôts. On n’oubliera pas de si tôt le mot “arithmétique”, lancé par “42”, pour expliquer pourquoi les Républicains racontent des histoires. Preuve du sex appeal politique du mari de Hillary: son discours a fait un score d’audience plus élevé que le match d’ouverture de la nouvelle saison de football (américain).

Il y aura également eu le discours de Michelle Obama, mardi soir qui lui a valu à plusieurs reprises une standing ovation. Elle n’a pas attaqué Romney, comme les autres intervenants, mais rappelé aux Américains qui est Barack Obama et pourquoi ils avaient voté pour lui en 2008. Dans sa robe découvrant des bras à la musculature impressionnante, elle a humanisé celui que les Américains, trop souvent, trouvent trop cérébral, trop distant.

Et 44th? Celui qui est souvent présenté comme le meilleur orateur de sa génération n’a pas donné le meilleur discours de sa carrière politique. Loin de la. Plus un discours sur l’Etat de l’Union, faisait remarquer le New York Times, qu’un discours de campagne électoral. Il a bien couvert ses deux points: quel projet pour les quatre années à venir et redonner aux citoyens un sentiment d’optimisme. Mais il lui a manqué quelque chose. Par exemple, au lieu de dire que les Républicains étaient responsables de la récession, il fallait expliquer, à la Bill Clinton, comment les Républicains avaient fabriqué cette crise à force de dérégulation. Il fallait porter l’estocade contre Romney/Ryan en montrant que le ticket Républicain propose tout simplement de revenir aux recettes qui ont mis plus de 8% des Américains au chômage et des millions à la rue. Contrairement à Clinton, Obama n’a pas le “killer instinct”.

Autre moment fort: le “Pledge of Allegiance”, le serment à la Nation, par Gabriel Giffords, Représentante de l’Arizona, blessée d’une balle dans la tête. Un moment d’émotion intense.

Espèrons que l’énergie de ces quatre jours va porter à nouveau Obama à la Maison Blanche. Les débats à venir prochainement, seront un moment décision.

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