Michelle, More in Love Than Ever, to Get Obama Reelected

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Cette présidentielle sera donc celle de l’amour. Au grand numéro d’Ann Romney mardi dernier, qui était «venue parler d’amour» aux milliers de délégués républicains réunis à Tampa, Michelle Obama a répondu mardi soir par une autre déclaration d’amour, à son Barack. «Je ne pensais pas que ce serait possible, a expliqué la First Lady, éclatante dans une robe rose et grise de la jeune styliste Tracy Reese, mais aujourd’hui, j’aime mon mari plus encore que je l’aimais il y a quatre ans…, et même plus encore que je l’aimais il y a 23 ans, quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois».

Comme Ann Romney, mais de façon tout de même plus crédible et conforme à la réalité, Michelle Obama a longuement rappelé les origines modestes de sa famille et de celle de Barack. A croire qu’il faut absolument être pauvre, ou plutôt avoir été pauvre, pour se qualifier à la Maison Blanche. Michelle a évoqué son père, qui souffrait lui aussi de sclérose en plaques (comme Ann Romney) et économisait ses maigres sous pour assurer l’éducation de ses enfants : «Pour mon père, voilà ce que signifiait être un homme». Sa romance avec Barack a commencé sous les plus humbles auspices, a raconté Michelle (les deux étaient tout de même déjà diplômés de Harvard) : la voiture avec laquelle Barack venait la chercher «était tellement rouillée que je pouvais voir la route défiler à travers un trou dans la porte côté passager».

Comme elle le fait déjà régulièrement de meeting en meeting, Michelle Obama a témoigné des grandes qualités humaines de Barack, resté «le même» malgré ces quatre années à la Maison Blanche : un père toujours modèle qui prend le temps, presque tous les soirs, de «répondre patiemment aux questions» de ses filles. Et un président dévoué, «vouté tard le soir sur son bureau» pour lire les lettres que lui adressent les Américains. Plus brièvement, Michelle a esquissé aussi le bilan de ces quatre années à la Maison Blanche, pour assurer que «des emplois sont de nouveau créés», «de bons emplois ici aux Etats-Unis».

Le discours, on l’aura compris, était un peu lourd en pathos, mais la salle au moins a adoré. La première impression de cette convention à Charlotte est celle d’une ambiance beaucoup plus chaleureuse et enthousiaste qu’à la convention républicaine à Tampa. Pas de Ron Paulistes ici, qui à Tampa osaient crier à plein gosier tout le mal qu’ils pensent du ticket Romney-Ryan. Ce soir, on aurait même parfois plutôt cru toute la salle remplie de pom-pom girls, scandant de tout cœur Four more years ! Four more years !» ou agitant en rythme leurs petits panneaux «Forward. Not Back». Tout exprès pour le discours de Michelle, les délégués ont aussi été équipés de panneaux en forme de frites, proclamant «We love Michelle». A l’entrée et à la sortie du discours, toute la salle s’est mise à agiter ses frites, dans un ensemble chorégraphique du plus bel effet.

Reste une petite question, qui vaut autant pour Obama que pour Romney : si ces deux candidats étaient si forts et extraordinaires que le proclament leurs épouses, auraient-ils vraiment besoin d’elles à ce point pour les encenser ?

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