Mitt Romney, the Lucky Luke of US Foreign Policy

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Mitt Romney, le Lucky Luke de la politique étrangère US

En matière de politique étrangère, Mitt Romney, c’est un peu Lucky Luke. Il tire plus vite que son ombre.

Même Barack Obama, qui ne lit pas la bande dessinée, l’a remarqué à sa manière en l’accusant de “tirer avant de viser”.

En juillet dejà, à peine débarqué à Londres, il avait suggéré que les Anglais n’étaient pas forcément prêts pour organiser les Jeux Olympiques, déclenchant une vaste tempête dans le royaume.

Mais cette fois, c’est un peu plus sérieux. Alors que les Etats-Unis ont appris la mort mercredi matin de leur ambassadeur en Libye après une attaque contre le consulat de Benghazi, le candidat républicain se voyait accusé hier d’avoir réagi un peu trop vite et d’avoir tenté de politiser l’affaire.

La polémique intervient alors que Romney a décidé mardi soir de dénoncer un communiqué de l’ambassade américaine en Egypte qui appelait à la tolérance religieuse. A ce moment là, plusieurs centaines de manifestants protestent à la fois en Egypte et en Libye contre le film “Innocence of Muslims”, qui dénigre le prophète Mahomet.

Romney accuse alors Obama, par l’intermédiaire du communiqué de l’ambassade, “de s’excuser pour des valeurs américaines et d’essayer d’apaiser les extrémistes musulmans”.

Seul problème, on apprend mercredi matin la mort de l’ambassadeur américain à Benghazi et de trois fonctionnaires, dans une attaque dont le lien avec les manifestations n’est pas encore clair.

Du coup, l’intervention de Romney apparait à la fois un peu hative et un peu malheureuse. Plusieurs démocrates l’accusent de vouloir politiser à tout prix cette affaire, alors que l’Amérique vient de perdre un diplomate.

Plus dommageable encore, les républicains eux mêmes sont mal à l’aise face à la déclaration de Romney. “J’aurais probablement attendu 12 ou 24 heures et produit un communiqué un peu plus substantiel”, a remarqué l’élu républicain new yorkais Peter King, “quand quelque chose de tragique se passe et qu’une déclaration intervient très vite, cela peut être interprété comme une tentative de politisation”.

Tout cela n’a pas empêché Romney de continuer à dénoncer “le manque de clarté” de la politique d’Obama au Proche Orient. Mais alors que la crise se poursuit et se propage au Yemen, certains des membres de sa campagne ont du conseiller à l’ex-gouverneur du Massachusetts d’être un peu plus prudent dans ses futures interventions…

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