The Flaws of Mitt Romney

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Posted on September 29, 2012.

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Les tares de Mitt Romney

Mitt Romney n’est pas Barack Obama. On pourrait arrêter là la conversation.

C’est effectivement radical: toute personne autre que Barack Obama est par définition, aux yeux de certains, indigne de la Maison blanche. À l’exception peut-être de Bill Clinton auquel on a tout pardonné. À commencer par sa responsabilité directe dans la bulle immobilière qui a précipité la crise.

Mitt Romney est un homme blanc, donc il déteste les femmes et les minorités.

Mitt Romney n’a pas honte de prôner l’individualisme, l’esprit d’entreprise, et les valeurs du capitalisme. C’est donc un dangeureux idéologue, ennemi de la classe moyenne.

Passons sur ces âneries. En revanche, parlons des critiques judicieuses: Mitt Romney est maladroit, ses arguments sont simplistes et il manque de chaleur.

On peut être “politiquement incorrect” sans être électoralement maladroit. Mitt Romney n’y parvient pas bien pour le moment.

Il est sans cesse distrait dans son message par des erreurs idiotes de communication. Au lieu de parler de ses propositions, il doit toujours éteindre un incendie allumé ailleurs, souvent par la presse qui l’a pris en grippe et reste acquise à l’establishment démocrate.

Pendant sa convention, Mitt Romney a par exemple laissé Clint Eastwood délirer, ce qui a fait diversion.

Aujourd’hui le voici obligé de s’expliquer sur des commentaires vieux de plusieurs mois et enregistrés à son insu: on lui reproche d’avoir dit, en gros, que la moitié des américains étaient des assistés, ne payaient pas d’impôts et voteraient toujours pour Obama parcequ’ils préfèrent que l’État s’occuppe d’eux plutôt que de se prendre en charge.

Cette vision de l’Amérique est très répandue dans les rangs de la droite républicaine. Elle n’est pas conforme à la réalité.

Beaucoup d’américains qui sont dépendants de transferts sociaux se trouvent en effet être des personnes âgées, loins d’être pauvres…Beaucoup votent républicain…Beaucoup de pauvres travaillent énormément. L’assitannat n’est pas une exclusivité démocrate.

C’est aussi le paradoxe de beaucoup de républicains qui vivent dans les grands États peu peuplés de l’ouest: ils détestent Washington et les autorités fédérales…mais ils comptent sur elles pour les routes, les services publics subventionnés (téléphone, électricité…qui couteraient trop cher en zones rurales) et exploitent les richesses naturelles du pays en payant relativement peu de “royalties” aux “feds”.

Ceci dit, il est vrai que la moitié des américains ne payent pas d’impôt fédéral sur le revenu. Par définition, ces américains là sont enclins à toujours souhaiter qu’on augmente les impôts des autres…Exactement comme en France.

Ce qu’à dit Mitt Romney en confidence à des donateurs potentiels au printemps dernier, est donc caricatural et inexact. Mais ce n’est totalement faux non plus.

Ce qui est certain: c’est un propos électoralement maladroit. Le candidat républicain passe pour un homme sans compassion. Il apporte de l’eau au moulin de Barack Obama qui ne cesse de dire que Mitt Romney veut abandonner les pauvres et les classes moyennes à leur triste sort.

Mitt Romney ne sait pas bien contrer l’argument: il pourrait dire que l’endettement est une forme de vol. Il pourrait dire que Barack Obama, en choisissant la dette pour guèrir l’Amérique, a volé les jeunes pour donner aux vieux. Il pourrait mieux expliquer que des programmes sociaux qui sont financés par la dette ne sont pas tenables.

Il pourrait mieux décrire concrètement pourquoi une réforme fiscale intelligente créerait des emplois. Son message n’est pas assez clair et constructif. Il n’est pas reaganien. Il ne sait pas toujours expliquer avec conviction que l’emploi est crée par le secteur privé concurrentiel, pas par les fonctionnaires syndiqués qui financent le parti démocrate.

En matière de politique étrangère, Mitt Romney tient un discours simpliste, bien loin de celui des grands républicains qui ont fait honneur à leur pays. Je pense à James Baker ou George Schulze, par exemple. Une meilleure connaissance des dossiers, plus de nuance, seraient les bien venus de la part d’un homme qui veut gouverner l’Amérique.

Pour autant les principes “romneysiens” en politique étrangère sont bons. Mais il semble se réfugier derrière des slogans et mal connaître le monde. Jon Hunstman, l’autre mormon républicain qui s’était présenté aux primaires, avait montré bien plus de finesse.

En gros Mitt Romney n’est pas pour l’instant un bon candidat. Il n’est pas un très bon orateur. Il ne connecte pas avec son audience. Les républicains auraient certainement pu trouver mieux. Si ce n’est parmi les prétendants durant les primaires, certainement parmi les gouverneurs républicains modérés et pragmatiques qui sont nombreux.

Mitt Romney vaut certainement mieux que sa caricature dressée par le New York Times et les autres médias démocrates. Il est intelligent. Son expérience et son succès dans la finance sont à son honneur. Il connaît le secteur privé, ce qui est un atout énorme face à Barack Obama qui ne comprend rien à l’entreprise, semble mépriser la réussite des entrepreneurs individualistes, n’a jamais travaillé dans une entreprise et n’a pas prouvé en quatre ans qu’il était un leader effectif, à la hauteur de ses discours pourtant si beaux.

Lorsqu’il était gouverneur du très démocrate État du Massachusetts, Mitt Romney a été pragmatique et rassembleur, non pas polarisant.

Et après tout, le Président Obama non plus n’est pas sans défaut…Pourquoi Barack Obama n’est-il pas plus respecté par les leaders démocrates du Congrès ?

Parcequ’il parle mieux qu’il ne gouverne. Parcequ’il réfléchit beaucoup mais agit peu. Parcequ’il surestime son pouvoir de séduction. Parcequ’il n’a pas d’amis au Congrès et qu’on se méfie, y compris chez les démocrates, de son insularité et de la haute opinion qu’il a de son charisme.

Ce qui est stupéfiant est qu’en dépit de ses tares, Mitt Romney est toujours en gros à égalité dans les sondages face à Barack Obama. Je parle ici des sondages qui comptent: ceux qui portent sur les États où la course à la Maison blanche est la plus disputée.

Peu importe que Romney soit en tête de 10 points au Texas, et Obama de 10 points en Californie. Ce qui importe est l’état de la course en Floride, en Virginie, dans l’Ohio…par exemple. Or dans ces États, pour l’instant l’avance de Barack Obama est très faible et fragile. N’oublions pas que le Président n’est pas élu au suffrage universel direct…mais par de grands électeurs issus des élections au niveau des États.

Ce qu’il faut suivre également: les sondages qui interrogent les “électeurs probables” et non pas les électeurs inscrits…

Pour le moment la course reste très ouverte. La popularité de Barack Obama ne dépasse pas 50%. La mobilisation des républicains pourrait être plus forte que celle des démocrates et des centristes dont beaucoup sont déçus par le Président sortant.

Les débats télévisés seront probablement plus intéressants que d’ordinaire car Mitt Romney est moins connu que Barack Obama. S’il fait simplement jeu égal avec le Président sortant, il aura fait avancer sa cause.

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