US Army Intervention in Northern Mali: AFRICOM General Bewildered

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L’Expression

INTERVENTION DE L’ARMÉE AMÉRICAINE AU NORD DU MALI

Le général de l’Africom perplexe

Par Brahim TAKHEROUBT 

«La seule alternative qui ne pourrait pas exister, c’est la présence militaire américaine dans le nord du Mali» a tranché avec certitude le patron de l’Africom.

Pris au dépourvu ou guidés par l’indomptable instinct des intérêts? Les Américains manifestent une extraordinaire perplexité devant l’effervescence française à intervenir militairement au nord du Mali. «Le gouvernement américain a clairement exprimé sa position sur la situation au nord du Mali et qui consiste d’abord au rétablissement du pouvoir légitime à Bamako», a déclaré, hier, le général Carter F. Ham, commandant en chef de l’Africom (Commandement des forces armées américaines en Afrique).

M.Carter F. Ham qui s’exprimait lors d’un point de presse organisé au siège de l’ambassade des Etas-Unis à Alger, rajoute une couche au flou et soutient que son pays «encourage la discussion pour parvenir à rétablir ce gouvernement légitime mais il, note-t-il, appartient aux pays voisins d’aider le Mali à avoir cette stabilité».

Ainsi, une lecture au premier degré de ces déclarations donne à croire que les Américains laissent une chance à la solution politique. Le général Ham l’affirme… diplomatiquement: «Nous sommes pour une solution politique et diplomatique.» Ensuite, le commandant de l’Africom tranche avec une grande certitude que «la seule alternative qui ne pourrait pas exister, c’est la présence militaire américaine dans le nord du Mali».

Relancé par les journalistes sur la position que prendront les Américains en cas d’intervention militaire au nord du Mali, ou encore si les USA vont bloquer une éventuelle résolution du Conseil de sécurité pour une action militaire dans cette région, M.Carter F.Ham s’est contenté de dire: «Je ne sais pas encore. Aucune décision n’a été prise pour le moment.» Le responsable militaire américain n’a ni exclu ni appuyé l’éventualité d’une action militaire.

Pour lui, c’est juste une question de priorités qu’il classe d’ailleurs en quatre catégories. La première consiste, selon lui, à rétablir d’abord, un pouvoir légitime. La deuxième s’intéresse aux préoccupations des populations dans la région, la troisième porte sur la manière de juguler la grave crise humanitaire où l’Algérie joue un grand rôle et, enfin, la quatrième priorité focalise la présence des groupes terroristes qui aggravent une situation déjà très compliquée. C’est à ce dernier point que se profile l’acquiescement des Américains pour une intervention militaire et le commandant de l’Africom le reconnaît.

Ils estiment, en effet, que le solution militaire n’est pas une finalité mais c’est un détail dans un ensemble de mesures et de démarches à faire. Seulement, à ce niveau aussi, les Américains restent sceptiques. L’Africom a-t-il identifié clairement les organisations terroristes dans la région mais à part Al Qaîda? Le Mnla et Ansar Eddine sont-ils des organisations terroristes? le général s’explique: «Si Ansar Eddine vise à atteindre des objectifs politiques par des moyens pacifiques, il est clair que cette organisation ne sera pas qualifiée de terroriste.»

Il ajoute que sa présence à Alger procède justement de cette volonté de comprendre la nature de ces organisations agissant dans la région. «Un des aspects de ma visite en Algérie est d’avoir une meilleure compréhension et de savoir qui sont les groupes terroristes qui agissent dans la région. Il faut savoir que nous n’avons pas la même conception des groupes terroristes, nous essayons de comprendre», explique-t-il.

L’Algérie a déjà exprimé sa position quant à ces organisations qui sévissent au nord du Mali. Elle considère que le Mnla et Ansar Eddine sont des mouvements nationalistes qui ont le droit d’exprimer leur opinions dans le cadre de l’unité du territoire malien. En revanche, les deux organisations terroristes identifiées et connues sont Al Qaîda et le Mujao. Enfin, le général américain a profité de son passage à Alger pour féliciter les services de sécurité algériens qui ont sécurisé l’ambassade des Etats-Unis à Alger lors des manifestations à travers le Monde arabe suite à la sortie du film attentatoire à l’Islam. Il reste que la situation est très compliquée dans la région. Elle est d’autant plus compliquée que les acteurs occidentaux qui tirent les véritables ficelles sont mus par une politique obsédée par des calculs économiques et militaires.

Carter Ham reçu par Bouteflika

Le président Bouteflika a reçu, hier, le général Carter Ham, commandant en chef de l’Africom (Commandement des forces armées américaines en Afrique). L’entretien s’est déroulé à la résidence Djenane El Mufti en présence du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, du ministre délégué chargé des Affaire maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). La visite du commandant en chef de l’Africom à Alger s’inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays et se tient à la veille de la session du dialogue stratégique Algérie-Etats-Unis qui aura lieu à Washington le 19 octobre prochain.

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