And the next president of the United States will be... Barack Obama! On the eve of a series of televised debates that may still have some surprises in store, is it unwise to make such a prediction? No, because barring a dramatic last minute turn-around, the cause seems to be clear. Obama has not won yet, but Romney has already almost lost.
In order to win, the Republican candidate must transform the election on Nov. 6 into a negative referendum on President Obama's economic management; with an unemployment rate of around 8 percent, his task should have been easy.
The election, however, is not a vote on Obama's record, but on the identity of America. It is a double referendum that is as much about the internal identity as it is the international identity of the United States. On these two subjects, the Republican candidate is less representative of America in 2012 than his Democratic rival. The respective conventions of the two parties are an excellent illustration of this. Caucasians massively dominated the Republican convention, while the Democratic convention was infinitely more diverse, conforming to the image of America today. With a high fertility rate and immigration (legal or not) on the rise, the Hispanic population increased from 14.6 million in 1980 to 50.4 million in 2010. In the same way and during the same time period, the Asian population (particularly on the west coast) has increased from 3.8 to 14.6 million. It is estimated that at least 70 percent of Hispanics will vote for the Democratic Party, and it will, without a doubt, be the same for more than 80 percent of the African-American community. The tea party can speak of “reclaiming America,” but Barack Obama is more representative of today’s America in his “essence,” as in his manner of speaking, than Mitt Romney could ever be — nearly incapacitated by his wealth during this period of recession. Obama may be unique, but Romney is not common.
On an ideological level, the Republican Party has never been more conservative, even now when the Democratic administration is more centrist than ever. This gravitational shift to the right of center of American politics serves a Republican Party whose radicalism seems to desire an end to all the social gains made between 1930 and 1960 by Democrats as well as the Republicans. The most “left” of Democrats, disappointed by what they see as the right-wing drift of Barack Obama, will nevertheless have no trouble voting for him faced with the ultra-conservatism of Mitt Romney. In the 21st century, it is difficult to win with a platform that advocates for a return to 19th-century social standards. Hostility or mistrust of the government is one thing, but questioning the most fundamental social rights is another.
On an international level, President Romney would, in practice, probably not have a policy that is too different from that of Obama. There is still, however, a gap in rhetoric between the discourse of the Republican Party and the evolution of American public opinion. September 11 is certainly always present as a wound, but the vast majority of Americans do not want a trade war with China or a short war with Iran. After Iraq and Afghanistan and in light of the complexity of the Arab Spring, America is more tempted by the desire to protect the world than transforming it according to their own democratic ideals. Americans are less concerned with the relative decline of their country’s international status than worried about the future resident of the White House.
In this context, Mitt Romney will need some exceptional qualities to win. So far, however, he has not only been out of touch, if not anachronistic in his platform, but personally rigid. Barack Obama has certainly not convinced Americans, even if his record is more than respectable. As Vice President Joe Biden said, “Bin Laden is dead and General Motors is alive.” The key, however, is elsewhere. In 2008, the hope and mobilization of young people brought Obama to power. In 2012, seniors’ fears of losing their Medicare benefits, and more generally all forms of social protection, will keep Obama in the White House.
Et le prochain président des Etats-Unis sera... Barack Obama ! A la veille d'une série de débats télévisés qui peuvent encore réserver des surprises est-il imprudent de se livrer à un tel pronostic ? Non, car, à moins d'un retournement spectaculaire de dernière minute, la cause semble entendue. Obama n'a pas encore gagné, mais Romney a déjà presque perdu.
Pour l'emporter en effet le candidat républicain doit transformer le scrutin du 6 novembre en un référendum négatif sur la gestion économique du président Obama : avec un taux de chômage autour de 8 %, sa tâche aurait dû être aisée.
Mais l'élection ne sera pas un référendum sur le bilan d'Obama, mais sur l'identité de l'Amérique. Un double référendum qui portera tant sur l'identité interne que sur l'identité internationale des Etats-Unis. Et, sur ces deux sujets, le candidat républicain est moins représentatif de l'Amérique de 2012 que ne peut l'être son rival démocrate. Les conventions respectives des deux partis en apportent l'illustration spectaculaire. Le Blanc l'emportait massivement à la convention républicaine. La convention démocrate était infiniment plus diverse et multiculturelle, à l'image de l'Amérique actuelle. Avec un taux de fertilité élevé et une immigration importante (légale ou non), la population hispanique est passée de 14,6 millions en 1980 à 50,4 millions en 2010. De la même manière et sur la même période, la population asiatique, particulièrement présente sur la côte Ouest, est passée de 3,8 millions à 14,6 millions. On estime que 70 % des Hispaniques au moins voteront pour le Parti démocrate et sans doute en sera-t-il de même pour plus de 80 % de la communauté afro-américaine. Le Tea Party peut parler de « reconquérir l'Amérique », Barack Obama est plus représentatif, dans son « essence » comme dans son discours, de l'Amérique d'aujourd'hui que ne peut l'être un Mitt Romney, presque handicapé par sa richesse, en cette période de crise. Obama peut-être unique, Romney n'est pas typique.
Sur un plan idéologique, le Parti républicain n'a jamais été plus conservateur, au moment même où l'administration démocrate est toujours plus centriste. Ce glissement vers la droite du centre de gravité de la politique américaine dessert un Parti républicain dont la radicalité semble vouloir tirer un trait sur toutes les conquêtes sociales réalisées entre les années 1930 et les années 1960 par les démocrates comme par les républicains. Les démocrates les plus « à gauche », déçus par ce qu'ils considèrent comme la dérive droitière de Barack Obama, n'auront pas de mal à voter néanmoins pour lui face à l'ultraconservatisme de Mitt Romney. Il est difficile au XXI e siècle de l'emporter avec un programme qui prône le retour au XIX e siècle en matière sociale. L'hostilité ou la méfiance à l'égard de l'Etat est une chose, la remise en cause des acquis sociaux les plus fondamentaux en est une autre.
Sur le plan international, Romney président n'aurait sans doute pas, en pratique, une politique si différente de celle d'Obama. Mais, au niveau rhétorique, il existe un décalage toujours plus grand entre le discours du Parti républicain et l'évolution de l'opinion publique américaine. Le 11 Septembre est certes toujours présent comme une blessure. Mais les Américains ne souhaitent, dans leur immense majorité, ni une guerre commerciale avec la Chine ni une guerre tout court avec l'Iran. Après l'Irak et l'Afghanistan et face à la complexité du printemps arabe, l'Amérique est plus tentée par la volonté de se protéger du monde que par celle de le transformer selon ses idéaux démocratiques. Les Américains sont moins préoccupés du déclin relatif du statut international de leur pays qu'inquiets de leur futur individuel « à la maison ».
Dans un tel contexte, il faudrait des qualités exceptionnelles à Romney pour l'emporter. Mais, jusqu'à présent, il n'a pas seulement été décalé, sinon anachronique, dans son programme, mais rigide dans sa personne. Barack Obama n'a certes pas pleinement convaincu les Américains, même si son bilan est plus qu'honorable. Comme le dit son vice-président Joe Biden : « Ben Laden est mort et General Motors est toujours en vie. ». Mais l'essentiel est ailleurs. En 2008, l'espoir et la mobilisation des jeunes ont porté Obama au pouvoir. En 2012, la peur des seniors de perdre les acquis de Medicare et plus globalement toute forme de protection sociale vont maintenir Obama à la Maison-Blanche.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.