Conservative Activists Fuming Against Obama

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Posted on October 25, 2012.

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Dans le Missouri, les partisans du candidat républicain ont invectivé le président sortant tout au long du deuxième débat.

«Tais-toi donc!», lance Peggy, une sexagénaire, qui ne cherche pas à cacher son exaspération, à chaque fois que le président ouvre la bouche. «Va te rasseoir!», répétera-t-elle maintes fois, à l’instar de ses copines. Les quolibets, les soupirs, les «bouh» et les applaudissements fusent sans discontinuer pendant 90 minutes, ce mardi soir à Fenton, à l’état-major local de Mitt Romney, dans un quartier excentré de Saint Louis, dans le Missouri. Dans une grande salle pleine de panneaux appelant à voter pour le candidat présidentiel républicain et plusieurs représentants conservateurs, ils sont une quarantaine de volontaires, plutôt âgés, à s’être réunis pour regarder le deuxième débat présidentiel télévisé. Les réactions sont partisanes, bien sûr, systématiquement en faveur de Romney, vigoureusement applaudi, ce qui n’est pas surprenant. Mais il y a aussi une forme de mépris appuyé à l’encontre du président.

Curieusement, les femmes sont les plus agressives. Quand Obama est attaqué par Romney sur sa politique en Libye, elles le huent. «Tu n’as rien d’un commandant en chef», disent-elles, alors que le candidat conservateur vient de s’étonner du fait que le président se soit rendu à une soirée de levée de fonds électoraux en Californie après le drame. Et quand Obama rappelle qu’il est allé auprès des familles «pour prier avec elles», quand les cercueils de l’ambassadeur et de trois autres officiels sont rentrés de Libye, elles pouffent: «Toi, prier?» Pendant tout le débat, elles ne cessent de pester contre la modératrice de CNN, Candy Crowley, l’accusant d’être partisane quand elle s’applique visiblement à maintenir l’équilibre. «Ces journalistes sont tous des libéraux, ils roulent pour Obama, c’est clair», lâche Peggy. Tout chez le président l’insupporte, même sa femme, qui veut établir «une Gestapo de la nourriture» dans les écoles en «forçant les enfants à manger des fruits et des légumes».

«Sous les épices, il n’y a pas de steak»

Plus modéré, Daniel Morisseau parle d’un débat «à égalité», où le président a amélioré sa crédibilité en défendant son terrain. «Il est très doué pour ce genre de prestation, mais on a l’impression que sous les épices, il n’y a pas de steak», dit-il. Un peu embarrassé par les sorties agressives des militantes assises à ses côtés, cet avocat retraité d’origine normande explique que leur attitude s’explique par l’arrogance manifestée par Obama et la manière dont il cherche à plaquer une fausse image de «riche et de méchant» sur son adversaire. «Vu le peu de résultats qu’il a obtenu en quatre ans, reconnaissez que c’est particulièrement irritant.»

David Robertson, politologue à l’université de Saint Louis, émet l’hypothèse que «le manque de respect» d’une partie de la population à l’encontre du président traduit un malaise plus profond, à connotation raciale, surtout dans un État limitrophe du Sud comme le Missouri. «Si 10 % de l’électorat continuent à croire qu’il n’est pas né en Amérique, à quoi voulez-vous vous attendre?»

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