GIs at Our Borders?

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• Les Américains commencent à faire le siège des frontières libyennes dans le cadre d’une nouvelle croisade contre les bases d’Al Qaïda. Quelle part du gâteau pour la Tunisie ?

Les médias américains ont révélé récemment que les Etats-Unis ont décidé, sur insistance du Pentagone et du Département d’Etat, d’allouer près de huit millions de dollars pour aider la Libye à créer une unité de troupes d’élite destinée à combattre les groupes extrémistes à la solde d’Al Qaïda. Le Département d’Etat entend, par ailleurs, rediriger quatre millions de dollars (auparavant destinés au Pakistan) à l’amélioration, sur trois ans, de la situation sécuritaire aux frontières libyennes.

Ces deux mesures urgentes surviennent au lendemain du débarquement en Libye de 50 GI’s dans le sillage de la mort de l’ambassadeur américain Christopher Stevens dans l’attaque du consulat de Benghazi. Dans la foulée, les drones, l’une des forces de frappe les plus sophistiquées de l’armée US, se font désormais de plus en plus présents dans l’espace aérien libyen, rapportent également les médias américains.

Autant dire qu’on peut parler du commencement du «siège américain des frontières libyennes». Stratégiquement, celles-ci sont aujourd’hui, il est vrai, de plus en plus vulnérables face aux menaces grandissantes d’Al Qaïda venant de pays voisins (l’Algérie et le Mali notamment). Menaces d’autant plus sérieuses que, d’une part, le nombre de groupes extrémistes établis en Libye ne cesse de monter, et que, d’autre part, le mouvement sanguinaire AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) vient de se restructurer, en nommant un certain Yahia Abou Hamam, d’origine algérienne, nouveau caïd de la zone «Sahara-Sahel», en remplacement de Nabil Makhloufi, alias «Nabil Abou Alkama», tué le mois dernier au Mali. Ce «remaniement partiel» a été décidé par l’homme fort de l’AQMI Abdelmalek Droukdel (alias «Abou Mossaâb Abdelwadoud») établi en Algérie, et ce, avec, bien sûr, l’aval du number one d’Al Qaïda Aymen Al Dhawahri.

Quel profit pour la Tunisie ?

Dès lors, il est incontestable que les Américains sont passés à la vitesse supérieure dans leur combat contre les groupuscules d’Al Qaïda qui foisonnent… à nos frontières. D’où la question de savoir si la traque US épargnera, ou pas, le territoire tunisien. La question, loin d’être une rigolade, mérite bien d’être posée, rien qu’en remémorant les dernières attaques sanglantes de Bir Ali Ben Khelifa et d’Errouhia qui portaient la griffe d’Al Qaïda. Cela sans oublier les menaces proférées par Aymen Al Dhawahri à l’adresse du dirigeant d’Ennahdha, Rached Ghannouchi. En somme, il n’est pas exclu, soutiennent des experts en renseignements, que les Américains, après avoir ainsi marché sur la Libye, soient un jour dans l’obligation de pousser la traque jusqu’à dans nos murs.

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