New York: A Tale of Two Cities

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New York et le conte de deux cités

Depuis le passage de Sandy, New York, c’est “The tale of two cities”, comme disent les journaux américains, en référence au grand roman de Dickens “Le conte de deux cités”, qui décrit les injustices de l’Ancien régime, la montée vers la Révolution et la Terreur (“It was the best of times, it was the worst of times”…)

En dessous de la 34ème Rue, dans l’ouest, l’électricité n’est pas encore rétablie pour la cinquième nuit.

La chaine PBS a montré des habitants qui ont peur, à la nuit tombée. 1,3 million de gens sont sans électricité à New York et 1,5 million dans le New Jersey.

La file d’attente des taxis pour acheter de l’essence court sur 25 blocks. La moitié des stations essence ont fermé, faute de pompes en état de marche, ou faute de carburant.

Selon Patrick McGeehan, du New York Times, une odeur commence à se dégager des immeubles qui n’ont pas d’eau pour les toilettes.

CNN a interrogé le président du Borough de Manhattan, l’un des cinq quartiers qui composent New York. Il a rencontré des gens qui ont froid dans les abris. Et partout, des gens qui l’interrogent, malgré tout:

– “Est-ce qu’on pourra voter” ?

Dans le haut de la ville, tout est normal sinon les embouteillages. L’aristocratie moderne fait la queue pour les mini-iPad.

Dans l’île de Staten Island, de l’autre côté de la Statue de la Liberté, c’est encore pire. Les medias n’y sont pas allés tout de suite (pas de ferry, jusqu’à aujourd’hui). Pendant deux jours, les habitants se sont sentis totalement délaissés: plus de téléphone, plus de télévision, d’électricité. Les maisons aplaties, traversées par la boue.

   Les préparatifs du marathon ont été jugés obscènes à beaucoup. Le marathon allait commencer sur Staten Island, près d’un endroit où 20 personnes sont mortes, dont deux enfants, retrouvés hier, parce que leur mère n’avait pas réussi à les arracher au déferlement des eaux.

– “Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’un générateur installé pour chauffer la tente des media dans Central Park serait plus utile” ailleurs, a dit le maire du borough. “J’ai vu trop de gens dans les files d’attente pour manger”.

Le contraste était trop criant. Le maire Michael Bloomberg a annulé le marathon.

Quand au vote, les citoyens sont invités à se rendre à leur bureau de vote. A la place, ils trouveront une tente de l’armée.

D’après l’Atlantic, New York est devenue une ville d’inégalités comparables au continent africain.

L’an dernier, les 20 % les plus riches à Manhattan ont touché 390.000 dollars par an. Les 20 % les plus pauvres 9.700 dollars.

Soit 40 fois plus (contre 38 fois plus en 2010). Seuls quelques pays en développement comme la Namibie ou la Sierra Leone ont des taux d’inégalités supérieurs, affirme le magazine.

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