“Four more years for Obama !” Le cri de ralliement des partisans du président sortant est bien parvenu aux oreilles de bon nombre de leurs concitoyens, au premier rang desquels les très courtisés grands électeurs. Ainsi, à seulement 51 ans, Barack Obama a remporté l’écrasante majorité des Etats indécis, décrochant au passage un second mandat historique à la tête de la première puissance mondiale. Le premier président noir des Etats-Unis, porté au pouvoir il y a quatre ans sur un air de «yes we can», est parvenu une fois encore à convaincre ses compatriotes qu’il était le mieux outillé pour les guider vers la sortie du tunnel.
Quatre années supplémentaires pour Obama !
Malheureusement pour le vainqueur de ce marathon électoral, les dieux des urnes n’ont pas été aussi cléments qu’on l’aurait cru, car, malgré son avantage face à son rival, celui qui se dit «plus déterminé et plus inspiré que jamais» risque fort de se heurter, comme ces deux dernières années, aux brisants d’un congrès qui ne lui est pas tout à fait acquis : Les Républicains, en effet, auront réussi le tour de force de conserver le contrôle de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée, tandis que les démocrates étaient sur le point de maintenir leur main mise sur le Sénat.
Une bizarrerie du système américain qui tient au fait que, contrairement à ce qui se fait ailleurs, là-bas le scrutin présidentiel est indirect. Les quelque 215 millions d’électeurs se sont rendus mardi aux urnes pour élire de grands électeurs qui, à leur tour, désigneront le 17 décembre prochain le président et son vice-président. Il ne s’est donc pas agi d’une élection nationale, mais de 50 élections indirectes couplées à des législatives et à une multitude de référendums.
En bon perdant, Mitt Romney n’a pas manqué de féliciter son adversaire démocrate, qui, pour sa part, a salué la campagne acharnée de son challenger. «Nous avons combattu avec violence, mais c’est parce que nous aimons l’Amérique», a-t-il souligné, envisageant même une rencontre avec lui «pour savoir comment faire avancer ce pays» ; voilà une grande leçon de démocratie, l’ébauche peut-être d’une reprise du dialogue entre le parti de l’âne et celui de l’éléphant, son éternel rival ; le signe surtout d’un retour aux affaires et dans le concert des nations pour le président réélu.
Ainsi confirmé à son poste, Barack Obama peut désormais laisser ses empreintes sur ce double mandat, entamé sur des slogans d’espoir et de changement. «Pour les Etats-Unis d’Amérique, le meilleur est encore à venir», promettait-il encore dans la foulée de sa victoire ; en revanche qu’en sera-t-il de l’Afrique, si proche et à la fois si loin des préoccupations du premier Noir à la Maison-Blanche ?
La question se pose avec d’autant plus d’acuité que, de nos jours, le Sahel, en particulier le Nord-Mali, est devenu un des foyers de la nébuleuse islamiste ; un véritable Sahélistan vidé de ses touristes et en proie aux affres de la charia la plus rigoureuse. Alors que fera l’administration Obama pour aider les gouvernements de la région à assurer la paix et la sécurité dans une zone vouée à des trafics de tous genres ? Quelques drones feraient bien l’affaire avec, bien sûr, la logistique qui va avec.
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