What Does the Future Hold for Mitt Romney?

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Quel avenir pour Mitt Romney?

Va-t-il écrire ses mémoires ? Occuper un poste de hiérarque au sein de l’Eglise mormone ? Revenir à la finance ? A 65 ans, Mitt Romney peut aussi prendre sa retraite et se consacrer à sa grande famille, endossant à plein temps ce rôle de pater-familias qu’il affectionne. Le New-York Times qui s’interrogeait au lendemain de l’élection sur l’avenir de Mitt Romney envisageait toutes les hypothèses à son sujet. Toutes, sauf une. Mitt Romney ne jouera jamais un rôle politique de premier plan. Fin de partie pour le candidat républicain. Contrairement à John McCain, à John Kerry, ou encore à son colistier Paul Ryan, il n’a pas de poste de sénateur sur lequel bâtir une nouvelle légitimité. Et on l’imagine mal rebondir, comme l’a fait Al Gore, en endossant une grande cause mondiale.« Il n’a aucun poids politique à l’intérieur du parti. Il n’a équipe, ni influence»,tranche Mark Hansen, professeur de Sciences Politiques à l’Université de Chicago. Candidat par défaut, Mitt Romney a été choisi car c’était le seul qui avait une chance de battre Barack Obama. Point.

Et il a échoué. Il aurait pu au moins soigner sa sortie. Malgré sa défaite, son père restera dans l’histoire du pari comme un grand militant des droits civiques. Que restera-t-il de la campagne de Mitt Romney? Beaucoup de gaffes et de maladresses. Certainement pas l’image du rassembleur qu’il voulait donner.

Au lendemain de l’élection, Barack Obama a appelé à un rapprochement entre les deux camps, rendant, par deux fois, hommage à son rival. Romney a refusé cette perche qui aurait pu lui sauver la mise.Contrairement à un Bob Dole, qui avait fait un tabac, quelques jours après sa défaite, grâce à l’humour qu’il avait montré dans l’émission culte « The Late Show », Mitt Romney a surtout laissé cours à son amertume. Il n’a rien dit publiquement, mais lors d’une conférence téléphonique avec ses gros donateurs il a accusé son adversaire de “s’être montré très généreux avec les noirs, les latinos, et les jeunes” de “s’être concentré sur des petites choses”, qui au final “vont coûter des milliards de dollars”. En gros, il l’a accusé d’avoir acheté l’élection. Pas classe. Quand à Karl Rove, le grand stratège du parti républicain, il a accusé dans le Wall Street Journal Obama d’avoir gagné grâce à un obscur chroniqueur du NYT (Nate Silver ?), à un employé d’hôtel doté d’un téléphone (qui avait filmé la scène ou Romney accusait 47% des Américains d’être des assistés) et à la tempête Sandy…Puis il a carrément accusé Obama d’avoir confisqué le vote. Il y a eu des perdants plus élégants.

Les deux hommes, c’est vrai, ont toutes raisons d’être amers. Alors que le parti républicain se déchire, que modérés et conservateurs ont ouvert une guerre civile pour désigner le responsable de cette cuisante défaite, ils ont les deux coupables qui mettent tout le monde d’accord. Leur plan à  « un milliard de dollars » a lamentablement échoué. Jusqu’au dernier moment, ils ont cru gagner. Patatras. Les généreux donateurs veulent maintenant comprendre pourquoi le retour sur investissement n’est pas au rendez-vous. A quoi a servi tout cet argent et ce matraquage de pub négatives qui ont englouti des millions ? Pourquoi celui qui leur avait promis de diriger le pays en CEO n’a-t-il pas « délivré », pourquoi les ventes escomptées ont elles été si mauvaises ? a qui la faute? Au responsable de la stratégie ? Au directeur financier ? Faut il renvoyer toute l’état major?Mitt Romney a toujours mis en avant ses compétences de manager. Il va en avoir besoin. 

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