Offensive “free trade” des Européens à Washington
Sitôt Barack Obama réélu, les Européens sont de retour en nombre à Washington pour venir s’assurer que le premier “président américain du Pacifique” n’a pas totalement oublié le vieux continent. Le président du Parlement européen, Martin Schulz est ainsi en ville ces jours-ci où il promeut l’idée d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Comme il le reconnaît lui-même, ce social-démocrate allemand est là un peu à contre-emploi n’étant pas vraiment un”enthousiaste du libre commerce”. Mais la relation transatlantique a bien besoin d’être boostée, souligne-t-il, et le libre-échange semble pour cela servir de nouvelle grande cause aux Européens, d’Angela Merkel à David Cameron.
“La relation transatlantique n’est pas au meilleur de sa forme” reconnaissait ce mercredi matin aussi Martin Schulz devant un petit groupe des quelques journalistes européens intéressés par sa visite. “Je fais partie de ceux qui ne sont pas sûrs que cette relation transatlantique est bien toujours une grande priorité pour les Américains”.
Pour ce qui est de l’accord de libre-échange, on en est encore à envisager… l’ouverture de négociations, début 2013. “Les optimistes parlent de 2015 (pour la conclusion de l’accord), rappelle Martin Schulz. Mais vu le temps qu’il faut pour négocier ce genre d’accords, où le diable est dans les détails, il faut être réaliste et savoir qu’on aura besoin de temps”. A Washington cette semaine, le président du Parlement européen s’est déjà vu reprocher les manoeuvres de son assemblée pour interdire les carcasses américaines de bovins lavées à l’acide lactique. La Commission européenne est pour et le Parlement européen joue les protectionnistes, peuvent facilement pointer les Américains…. “Et ce n’est encore qu’un détail parmi des centaines et des centaines” indique Martin Schulz… On s’amusera aussi quand il faudra reparler de l’entrée des OGM sur le marché européen ou de l’ouverture des marchés publics américains… Interrogé mercredi matin sur ses premiers contacts au Congrès, Martin Schulz a reconnu que Nancy Pelosi, chef de file des démocrates à la Chambre des représentants, lui a surtout semblé préoccupée par la fameuse “falaise budgétaire” américaine. Européens et Américains ont au moins en commun d’être tous englués dans de périlleuses négociations budgétaires, relèvent les “optimistes”.
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