Theories Galore – Newtown: The Fault of "Video Games," "Pokemon" or "Facebook"?

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THÉORIES À GOGO – Newtown : la faute aux « jeux vidéo », aux « Pokémon » ou à « Facebook » ?

A chaque tuerie et fusillade son lot de débats et de commentaires sur les causes qui ont pu provoquer le passage à l’acte du tueur. La tragédie de Newtown n’échappe pas à la règle.

Certains ont déjà avancé quelques explications, alors que les détails sur la personnalité de l’assassin présumé (Adam Lanza) restent encore largement soumis à caution, tant que les autorités n’auront pas recoupé les hypothèses et témoignages publiés par les médias américains (lire notre article : de nombreux mystères après la tuerie de l’école de Newtown).

En France, la chaîne BFM TV a été vendredi parmi les premières à dégainer la piste des jeux vidéo, comme l’ont remarqué de nombreuses personnes sur Twitter :

Quentin Girard @quentingirard

“peut-être à cause de la culture des jeux vidéo” BFM, ça y est, ça commence.

Dans le même ordre d’idées, des sites d’information comme celui d’Europe1, expliquent, au lendemain du drame, qu’Adam Lanza et ses amis “passaient de longs moments à jouer aux jeux vidéo”, et que lui, plus particulièrement, “adorait ce qui venait du Japon, il collectionnait les cartes Pokemon et jouait sur sa console PlayStation à Dynasty Warriors, un jeu de combat avec armes à feu sorti dans les années 1990”.

 

Ces formulations et hypothèses, qui restent largement à vérifier, s’inscrivent dans un raisonnement qui resurgit à chaque tragédie de la sorte (lire également sur Europe1 le débat entre défenseurs et critiques des jeux vidéo qui avait eu lieu en France à l’occasion de l’affaire Merah).

Un article du journal Le Point : “Jeux vidéo, permis de tuer”, a d’ailleurs récemment remis le sujet sur le table, et provoqué un tollé sur les réseaux sociaux comme chez la communauté des joueurs indignés par l’association systématique entre violence et activités vidéoludiques (lire sur Slate : Breivik et Merah, c’est la faute aux jeux vidéo violents et sur le Nouvel Observateur : “Le Point”, les jeux vidéo et la violence : stop aux amalgames et aux généralités).

Aux Etats-Unis, après la tuerie de Newtown, des reproches similaires ont immédiatement vu le jour, comme le raconte le site Mashable, avec ce qu’il s’est passé autour du jeu Mass Effect.

Lorsque le frère d’Adam Lanza, Ryan, a été un temps identifié par les médias américains comme le principal suspect de la tuerie de Newtown, et que ces derniers ont commencé à diffuser des images de son profil Facebook, certains internautes se sont rendus compte que le jeune homme avait identifié le jeu parmi ses centres d’intérêts.

Peu de temps après la page Facebook de Mass Effect voyait s’afficher des commentaires accusant les équipes du jeu d’avoir “du sang sur les mains”. Ryan Lanza a été ensuite officiellement mis hors de cause, et les commentaires ont disparu.

La chaîne Fox News a pour sa part brassé un peu plus large parmi la liste des coupables potentiels, lorsque deux journalistes ont évoqué à l’antenne, pêle-mêle, “la perte de soi dans les activités en ligne”, “Facebook” et la “télé-réalité” qui “n’aidaient pas à la prévention de tels actes” (voir la vidéo ci-dessous, trouvée sur Gawker).

La même chaîne Fox News a également donné la parole sur le sujet à l’ancien gouverneur de l’Arkansas, Mike Huckabee, un temps pressenti comme candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, et dont les déclarations ci-dessous sont jugées “outrageantes” par la version américaine du Huffington Post :

“On se demande pourquoi il y a de la violence dans nos écoles, mais nous en avons retiré Dieu d’une manière systématique. Doit-on être surpris qu’en conséquence, nos écoles deviennent des lieux de carnage ? Nous n’avons pas de problèmes liés à la criminalité, à la circulation des armes ou à la violence. Nos problèmes, ce sont les pêchés.”

 

En attendant, aucune confirmation sur la personnalité et les motivations du tueur n’a encore été donnée. Et le débat sur les 270 millions d’armes à feu en circulation aux Etats-Unis a repris de plus belle dans un pays traumatisé par les évènements de Newtown, qui ont conduit à la mort de 27 personnes dont 20 enfants.

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