US: John Kerry to Visit European and Arab Allies

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Pour son premier voyage comme patron de la diplomatie américaine, M. Kerry est attendu du 24 février au 6 mars à Londres, Berlin, Paris, Rome, Ankara, Le Caire, Ryad, Abou Dhabi et Doha. Un temps évoqué par les Palestiniens, le passage de M. Kerry en Israël et en Cisjordanie ne figure pas au programme établi par le département d’Etat. Le président Barack Obama doit s’y rendre dans un mois.

Outre le resserrement des liens historiques entre les Etats-Unis et l’Europe, M. Kerry devrait discuter, à chacune des étapes de ce premier “voyage d’écoute”, des crises internationales les plus brûlantes: des guerres en Syrie et au Mali, aux dossiers nucléaires iranien et nord-coréen, en passant par le processus de paix israélo-palestinien, l’Afghanistan ou le changement climatique.

M. Kerry, qui fut sénateur pendant près de 30 ans et candidat à la présidentielle en 2004, est un expert des relations internationales et a déjà sillonné la planète avant de succéder à Hillary Clinton le 1er février à la tête de la diplomatie de la première puissance mondiale.

Fils de diplomate, il a passé quelques années de son enfance à Berlin, a des liens familiaux avec la France, parle français et allemand et est réputé partisan du maintien de liens solides entre les deux rives de l’Atlantique.

De fait, il réserve sa première tournée à l’Europe, alors que Mme Clinton –suivant la diplomatie du “pivot” vers l’Asie-Pacifique imposée par le président Barack Obama– s’était d’abord rendue dans cette région en 2009.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle ne s’y est pas trompé: il voit dans la visite de M. Kerry à Berlin le 26 février “un important signal transatlantique”.

Rencontre avec son homologue russe

“Cela donne tort à tous ceux qui pensaient que l’Europe n’a plus d’importance pour les Etats-Unis”, a-t-il dit au quotidien Passauer Neue Presse.

Même son de cloche à Paris, qui espère “des discussions sur les relations transatlantiques” quand M. Kerry verra le 27 février le président François Hollande et son chef de la diplomatie Laurent Fabius.

La relation américano-européenne a été dopée lorsque le président Obama a annoncé il y a dix jours le coup d’envoi de négociations entre les Etats-Unis et l’Union européenne en vue de créer une gigantesque zone de libre échange.

M. Westerwelle juge “réaliste” la conclusion d’un accord avant la fin du mandat du président américain en janvier 2017. Un diplomate français table sur une “négociation longue et (…) difficile”.

A Berlin, M. Kerry rencontrera aussi son homologue russe Sergueï Lavrov.

Ils parleront de leurs pommes de discorde, notamment sur la Syrie, mais aussi de leurs points d’accord comme sur la Corée du Nord et l’Iran, a indiqué la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland.

Cette entrevue sera concomitante avec des négociations à Almaty, au Kazakhstan, entre le groupe P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran sur le dossier nucléaire iranien.

Quant à la Syrie, elle sera au coeur à Rome, le 28 février, d’une réunion internationale de 11 pays qui soutiennent l’opposition au président Bachar al-Assad et d’une rencontre avec la Coalition de l’opposition syrienne. La guerre syrienne dominera aussi les entretiens de M. Kerry avec l’allié turc à Ankara et ceux, au Caire, avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi.

Le secrétaire d’Etat passera plus de 24 heures en Egypte, très proche de Washington sous l’ère Moubarak et dont le successeur Mohamed Morsi vient d’annoncer des législatives à partir du 27 avril.

M. Kerry bouclera sa vaste tournée par les alliés des Etats-Unis dans le Golfe, avec notamment une réunion ministérielle du Conseil de coopération du Golfe à Ryad.

En Arabie saoudite, comme aux Emirats arabes unis et au Qatar, il sera encore question de la Syrie, du processus de paix au Proche-Orient gelé depuis septembre 2010, et du retrait militaire américain d’Afghanistan fin 2014.

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