Syria: Can Lavrov and Kerry agree?

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La rencontre prévue cet après-midi entre le secrétaire d’Etat américain et son homologue russe ne se présente pas sous les meilleurs auspices.

Presque deux ans après le début de la révolte en Syrie, la situation est au point mort. Les affrontements perdurent. Aucune négociation intersyrienne sérieuse n’est en cours. La diplomatie internationale est bloquée par un Conseil de sécurité toujours divisé en deux camps. Tandis que le régime est épaulé militairement par la Russie, les Occidentaux freinent pour fournir des armes aux rebelles syriens… Pendant ce temps là, le conflit a entraîné la mort de plus de 70.000 personnes.

C’est dans ce contexte que le nouveau secrétaire d’Etat américain John Kerry rencontre mardi 26 février à Berlin son homologue russe Sergueï Lavrov. Les deux hommes, qui s’opposent sur la marche à suivre pour mettre fin à ces deux années de conflit meurtrier, sans représenter pour autant aucun des deux camps, doivent essayer de rapprocher leurs deux visions des choses. Quelles sont-elles ?

Deux visions d’une solution négociée

Pour Moscou, dernière grande capitale avec Téhéran à entretenir des liens étroits avec Damas, seul le dialogue entre l’opposition et le régime de Bachar al-Assad peut amener une évolution dans le pays. La Russie continue de vendre des armes à la Syrie et ne défend pas corps et âme le maintien d’Assad à la tête du pays. Mais elle affirme que si le président doit partir, c’est à l’issue d’élections dans le pays.

Pour Washington, qui soutient l’opposition syrienne par l’intermédiaire d’une aide non armée aux insurgés ou des sanctions économiques à l’encontre du régime syrien, le départ de Bachar al-Assad est un impératif. “Le gouvernement (américain) préfère une solution politique, une solution négociée mais qui ait pour résultat le départ du président Assad. Le président (Barack Obama) pense, et je pense, que c’est ce qui va arriver”, avait indiqué le secrétaire d’Etat John Kerry un peu plus tôt en février, jugeant “inévitable” le départ d’Assad.

Or, cette solution négociée, les Américains comptent sur les Russes pour les aider à la mettre en place. “J’espère toujours qu’il existe une équation par laquelle les Russes et les Etats-Unis pourraient en fait trouver un terrain d’entente”, avait alors plaidé le ministre américain, sans préciser sa pensée.

Avec ou sans Assad

Les visions russe et américaine d’une solution négociée achoppent donc sur un différend de taille : Bachar al-Assad peut-il, ou non, rester le temps de la transition ? Sachant que pour l’opposition syrienne, aucune négociation n’est possible avec le chef du régime à l’origine de la sanglante répression dans le pays.

John Kerry devrait donc s’atteler, à Berlin, à faire évoluer Moscou sur sa position pour que les Russes s’essaient à leur tour à convaincre Assad de quitter le pouvoir. Un défi mal engagé : mardi matin, Sergueï Lavrov accusaient les “extrémistes” d’avoir “pris le dessus dans les rangs de l’opposition” syrienne. Ils misent sur la solution militaire et bloquent toute initiative qui mène à un dialogue”, a regretté Sergueï Lavrov.

Quant aux Américains, un responsable du département d’Etat a expliqué aux journalistes accompagnant John Kerry qu’il ne s’attendait à aucune “percée majeure” à l’issue du face-à-face Kerry-Lavrov.

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