Republican Congressman Paul Ryan Unveils Exceptionally Conservative Budget

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12 mars 2013

Le député républicain Paul Ryan dévoile un projet de budget strictement conservateur

Persistant à croire que “le compromis est possible”, le président américain Barack Obama devrait suivre avec attention la présentation mardi par Paul Ryan, chef de la commission du budget à la Chambre des représentants (à majorité républicaine), du projet républicain devant équilibrer les comptes de la nation d’ici 10 ans en rabotant les finances publiques de quelque 4 600 milliards de dollars sur la prochaine décennie.

Le projet, dont les contours ont été esquissés dimanche par Paul Ryan lui-même sur Fox News et lundi dans les pages du Wall Street Journal (deux médias notoirement conservateurs) permettrait selon lui de freiner l’augmentation de la dépense publique à 3,4 % annuels et mettre en adéquation les revenus et dépenses de l’Etat.

A une condition toutefois, et pas des moindres : que l’ensemble des dispositions de la réforme de l’assurance-maladie votée en 2010 soit purement et simplement abandonné. Hautement improbable, une tel retour en arrière permettrait selon Ryan de dégager 770 milliards de revenus sur 10 ans, réinjectés dans les caisses des Etats pour qu’ils puissent eux-mêmes aider leurs habitants à contracter une assurance-santé sans se ruiner. Cette proposition a été plusieurs fois mise sur la table par les républicains, elle leur permet en effet de promettre des coupes sans se mettre à dos les bénéficiaires des programmes sociaux de santé, et notamment le dispositif Medicare pour les personnes âgées, traditionnellement électorat de droite.

Le reste du projet reste conforme à la doxa républicaine la plus rigoriste : coupes drastiques dans les programmes sociaux, l’enseignement et la recherche, préservation du budget de la défense, simplification de la fiscalité sur les revenus et les sociétés.

C’est la troisième fois en trois ans que Ryan se frotte au périlleux exercice de la feuille budgétaire, prêtant ainsi le flan à la critique la plus sévère. Lors de la présentation de sa précédente mouture l’an dernier, ses positions “radicales” avaient été analysées avec scepticisme par les économistes et les faiseurs de politiques publiques. Qualifié de “conte de fées” par un chroniqueur du NYT, son projet avait été fustigé par une bonne partie de la presse américaine, qui souligne notamment son manque de précision, son caractère irréaliste et le fait qu’il risque d’accroître la pression fiscale sur la classe moyenne.

Pour la première fois en quatre ans, les sénateurs démocrates présenteront mercredi une contre-proposition de budget. La Chambre étant traditionnellement souveraine sur le sujet, ce geste montre l’ampleur des divergences qui alimentent le gridlock (blocage) depuis l’automne dernier.

Barack Obama a multiplié ces derniers jours les gestes d’ouverture et les rencontres avec ses adversaires politiques, pour l’instant sans résultat tangible.

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