Each to His Own

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Chacun chez soi

Et au matin du quatrième jour, les Israéliens aimèrent à nouveau Barack Obama ! Le président américain a donc pu s’envoler avec le sentiment du devoir accompli vers la Jordanie où il livrera sans doute, entre deux sites touristiques à Petra, quelques formules pleines de bonnes intentions au sujet de la Syrie.

En Israël, Obama a fait le job et même un peu plus puisqu’il a rabiboché in extremis l’Etat hébreu et la Turquie, ce qui n’est pas sans intérêt dans l’hypothèse d’un futur conflit avec l’Iran, même s’il ne s’agit évidemment là que d’un bonus. L’essentiel était de recoller les morceaux avec Benyamin Netanyahou et la société israélienne jusqu’alors plus que sceptiques pour ne pas dire franchement hostile dans le cas du premier.

Le plan de paix qu’il appelait de ses vœux lors de son accession à la présidence et qui lui avait valu, entre autres intentions d’époque, le prix Nobel de la paix en 2009, n’est ainsi plus qu’un souvenir. Il a pris trop de coups sur ce terrain-là, subi trop de rebuffades et d’humiliations pour s’entêter à résoudre un conflit sans fin duquel il lui est pourtant impossible de se désintéresser.

Pour ce premier voyage en Terre Sainte depuis son élection, le président américain était simplement venu dire aux Israéliens ce qu’ils avaient envie d’entendre. Soit que le soutien des Etats-Unis était « éternel », les deux pays indéfectiblement liés et qu’il ne mégoterait pas sur la sécurité de l’Etat hébreu. Et puis, aussi, qu’il fallait prendre en considération les aspirations et la souffrance de leurs voisins, ce qui ne mange jamais de pain et permet de soigner l’image sur le plan international.

Il en a surtout dit assez pour que chacun comprenne bien que les Etats-Unis n’avaient plus tellement l’intention de se mêler de ces affaires-là, visiblement désormais considérées comme des affaires internes. Légitimant de fait la politique de colonisation menée depuis quatre ans et ne faisant plus de son arrêt un préalable à la reprise des négociations, suspendues depuis septembre 2010.

Les cartes de la région n’ont pas été rebattues après ce voyage, mais Netanyahou a tout de même récupéré quelques atouts supplémentaires dans son jeu. Les Palestiniens ne peuvent pas en dire autant.

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