Le président américain, Barack Obama, vient de décider une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme dans son discours prononcé, jeudi dernier, à l’Université nationale de la défense à Washington. Cette nouvelle stratégie consiste à ne plus poursuivre «une guerre globale perpétuelle contre le terrorisme» qu’il compte remplacer par des «efforts ciblés et persistants pour démanteler les réseaux spécifiques des extrémistes». Ce qui veut dire qu’Obama compte dorénavant s’attaquer aux causes plutôt qu’aux effets du terrorisme comme cela a été jusque-là le cas. Pour être plus clair, le président américain s’est rendu compte que la seule solution militaire conventionnelle ne peut venir à bout du fléau. Un fléau alimenté par le mensonge qui consiste à impliquer l’Islam alors que «la plus grande majorité des victimes du terrorisme sont des musulmans» a-t-il souligné. Ce qui rejoint la position du britannique, David Cameron, qui vient de qualifier les actes terroristes de «trahison de l’Islam». Obama prendra désormais le problème à sa racine et «soutenir patiemment» les transitions vers la démocratie dans des pays comme l’Egypte, la Tunisie et la Libye, contribuer à mettre fin au chaos en Syrie et promouvoir la paix entre Israéliens et Palestiniens car, dit-il, «une telle paix pourrait aider à remodeler les attitudes dans la région». Il admet, cependant, que sa nouvelle stratégie est une «entreprise vaste et complexe». C’est pourquoi il met les bouchées doubles. Tout en préparant activement la conférence internationale sur la paix en Syrie dite «Genève 2» et dont le gouvernement syrien vient de donner son accord pour sa participation, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, est parti d’Ammam pour rejoindre le Proche-Orient pour relancer le processus de paix israélo-palestinien. Sa première escale, jeudi dernier, a été Tel-Aviv où il a rencontré Benyamin Netanyahu avant d’avoir des entretiens avec Mahmoud Abbas, le leader palestinien. C’est la quatrième visite qu’effectue Kerry dans la région depuis mars dernier. Il ne baisse pas pour autant les bras. «Je connais suffisamment cette région pour savoir qu’il y a du scepticisme et dans certains cas du cynisme» reconnaît-il. Le contexte international, lui, est plutôt favorable. Il évolue dans le bon sens puisque des pays comme la Chine qui n’avait jamais participé à des forces de maintien de la paix depuis son entrée à l’ONU en 1971, vient d’annoncer qu’elle est prête à intégrer la Minusma (forces de l’ONU au Mali) avec une force militaire de 500 hommes. Ce sont désormais toutes les puissances mondiales qui s’investissent activement dans la lutte antiterroriste. Sauf l’Europe, exception faite de la France, qui se ridiculise à appeler «les parties au conflit en Syrie au respect des droits de l’homme». Sauf certains pays arabes aussi, mais dont le poids sur l’échiquier mondial est dérisoire. Ce n’est, en tous cas, pas par hasard que le président Obama affirme qu’il y a des pays qui «ne peuvent pas ou ne veulent pas lutter efficacement contre le terrorisme». Dans cette «entreprise vaste et complexe» dont «l’épicentre» se trouve au Proche-Orient, le gouvernement israélien est de plus en plus isolé. Même la Turquie se prépare à changer son «fusil d’épaule». Elle vient de décider la construction d’un «mur de sécurité» sur sa frontière avec la Syrie. Une décision dictée par la conviction que l’Etat syrien ne tombera pas, mais qu’il lui faudra mener une longue lutte contre le terrorisme qui s’est installé dans son territoire. Le «mur» tend à prévenir la fuite des groupes terroristes repoussés par l’armée syrienne et les empêcher de pénétrer en territoire turc. En joignant ses forces militaires à celles de la Russie, des Etats-Unis et de la France dans la lutte contre le terrorisme, la Chine donne de nouvelles cartes à Obama!
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