TAO, the NSA's Secret Cell, Spying on the World for 15 Years

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TAO, la cellule secrète de la NSA qui espionne le monde depuis quinze ans

En début d’année, la société de sécurité Mandiant avait révélé l’existence d’une cybercellule de hacker chinois, l’Unité 61398. Dans son rapport, elle montrait comment les hackers s’étaient introduits dans les entreprises et services américains pour y dérober des documents confidentiels.

Face à ces accusations étayées de preuves solides, les autorités chinoises s’étaient contentées de rappeler que les Etats-Unis faisaient exactement la même chose depuis des années.

Le responsable du département Internet du gouvernement chinois, Huang Chengqing, avait dénoncé quelques mois plus tard l’hypocrisie des Américains et déclaré que Pékin avait en sa possession des « montagnes de données » prouvant les attaques répétées des Etats-Unis sur les infrastructures chinoises.

Dans le brouhaha qui a suivi les révélations sur le programme de surveillance PRISM, l’information est passée presque inaperçue : un article dans Foreign Policy révèle qu’un groupe secret de la NSA répondant au nom de code TAO pirate la Chine depuis 15 ans.

Singapour, Japon, Suisse… tous ciblés

Si l’existence et la mission de ce groupe étaient déjà connues, l’historien spécialiste de l’espionnage Matthew M. Aid auteur de l’article étale à grand renforts de sources diplomatiques et militaires anonymes l’étendue de ses pouvoirs.

Ce qui était un secret de polichinelle est donc maintenant un fait avéré : le Tailored Access Operations (TAO), qui dépend de la NSA, officie depuis 15 ans et a pénétré avec succès les ordinateurs chinois et les systèmes de télécommunications, cracké les codes d’accès et volé des données.

Les méthodes employées ne sont pas très originale : ce sont les mêmes qui ont permis aux chinois de s’infiltrer dans les systèmes américains. Sauf que les Etats-Unis ont entamé les hostilités fait bien des années avant leur rival.

La Chine ne serait d’ailleurs pas la seule nation ciblée par la cellule : selon l’analyste britannique Glenmore Trenear-Harvey, Israël, Singapour, le Japon, la Suisse et la Grande-Bretagne auraient eux-aussi été pénétrés à leur insu par les services américains.

Collecter, espionner, préparer la cyberguerre

Mais la mission principale de la cellule – dont les locaux basés à Fort Meade renfermaient il y a six ans déjà 600 hommes, civils et militaires – est de repérer les points faibles des systèmes chinois et les cibles prioritaires à attaquer si le Président Obama l’ordonnait.

Le TAO aurait également pour but de collecter des informations sur les groupes terroristes étrangers, les activités d’espionnage à l’encontre des Etats-Unis, la prolifération des missiles balistiques et armes de destructions massives ainsi que les dernières évolutions politiques, militaires et économiques sur toute la planète.

Ces forces qui tentent de prendre le contrôle

Rien de bien neuf sous le soleil : l’espionnage se poursuit entre les nations sur le terrain cybernétique. En France, le dernier livre blanc de la Défense a d’ailleurs consacré le cyberespace comme un « champ de confrontation à part entière ».

Mais ces six derniers mois ont apporté au public un aperçu des pouvoirs que confère la maîtrise des technologies numériques et de télécommunications aux entreprises et gouvernements.

Depuis les révélations d’Edward Snowden (qui en promet encore d’autres très prochainement) des voix s’élèvent de tous côtés pour exhorter les citoyens à se réapproprier le contrôle d’Internet.

On retiendra notamment Tim Berners-Lee, fondateur d’Internet, qui a récemment mis en garde contre ces forces qui tentent de « prendre le contrôle » et menacent les « fondements de la société démocratique ».

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