And Now, the War of Images

<--

Le débat passionné sur l’acquittement de George Zimmerman se prolonge sur la forme d’affrontements entre «mèmes» sur Internet.

Délit de faciès sur fond de racisme pour les uns, légitime défense pour les autres. Le débat sur les causes de la mort de Trayvon Martin, jeune noir de 17 ans tué en février 2012 en Floride par George Zimmerman, un volontaire en train d’effectuer une surveillance de voisinage, est au centre de plusieurs procès parallèles.

Le procès de la justice, évidemment, qui s’est achevé samedi avec l’acquittement de Zimmerman. Mais aussi le procès de la rue, qui fait rage depuis. A tel point que dimanche, le président américain Barack Obama a dû lancer un appel au calme auprès des « supporters » du camp Trayvon Martin, lui qui avait pourtant assuré par le passé que s’il avait un fils, celui-ci «ressemblerait » à la victime.

Mais s’il est un endroit où le président ne pourra empêcher l’accusation des uns et des autres d’être faite ou défaite avant très longtemps, c’est bien Internet. «Pro» ou «anti» tel ou tel protagoniste, totalement nihilistes, les «mèmes», ces petits montages bien souvent drôles corrosifs fleurissent pour donner, en deux mots, leur interprétation du fait divers.

Pour rappel, Zimmerman, un latino-américain de 28 ans lors des faits, avait tiré, après avoir été frappé et mis au sol, sur sa victime désarmée qui revenait de l’épicerie. En voiture, il avait auparavant suivi Martin parce qu’il le trouvait suspect et « probablement drogué ». Du coup, les défenseurs de Zimmerman n’ont de cesse de présenter la victime comme un petit voyou, constamment dépeint comme un ange par les médias. De leur côté, les personnes choquées par la mort de l’ado dépeignent son « bourreau » comme un apprenti-Rambo un brin benêt et bourré de préjugés.

Et si le commentaire le plus intelligent était celui d’un des montages présentés plus haut, ridiculisant la manie de chaque camp de diaboliser l’adversaire, « parce que les faits sont trop ennuyeux» ?

About this publication