Anthony Weiner: The Man Who Attracts Scandal

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Candidat à la primaire démocrate pour la mairie de New York, Anthony Weiner, dont l’épouse Huma est la protégée des Clinton, affronte, en deux ans, son deuxième scandale sexuel. Une affaire dont se serait bien passé l’ancien couple présidentiel.

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Il avait, peut-on lire ici ou là, un avenir en or. Plus jeune conseiller municipal de New York, élu au Congrès à 35 ans, Anthony Weiner n’avait, il est vrai, jamais caché ses ambitions. Quand il épouse, en juin 2010, l’une des plus redoutables stratèges politiques du parti démocrate, elle musulmane et lui, juif, l’histoire semble s’écrire d’elle même. Une histoire d’amour faite de tolérance, d’intelligence, d’ambition (ce n’est pas un gros mot outre-atlantique) et de travail comme Hollywood et Washington en raffolent. Et que les médias, soyons honnêtes, se délectent à répéter – à magnifier? – à l’envi.

Mais il est vrai que les jeunes époux ont de quoi faire rêver: Huma Abedin, née en 1976 à Kalamazoo dans le Michigan d’un père indien et d’une mère pakistanaise et qui a grandi en Arabie Saoudite, est un “animal politique” dont la classe et l’élégance auraient de quoi faire pâlir les plus grandes fashionistas parisiennes. Une belle fille qui respire l’intelligence et la ténacité et qui deviendra la directrice de campagne et la plus proche collaboratrice d’Hillary Clinton. Anthony, de son côté, est l’étoile montante du parti démocrate, jeune, féroce, l’enfant de Brooklyn est terriblement médiatique. C’est le 42e président des Etats-Unis d’Amérique qui unira en personne les deux jeunes gens: oubliés le scandale Lewinsky, les actes de contrition et la traversée du désert. Bill Clinton, dont l’épouse est devenue la Secrétaire d’Etat du premier président noir de l’histoire américaine, est désormais l’ancien dirigeant le plus populaire de son pays. Huma Abedin sillonne le monde avec celle qui la considère comme sa fille spirituelle et sa meilleure conseillère sur le Moyen-Orient.

Le bonheur, pourtant, est de courte durée. Et les deux femmes ne savent pas encore qu’elles auront à affronter, à quelques années d’écart, quasiment les mêmes coups du sort. Quand éclate le premier scandale Weiner en mai 2011, Huma se trouve en déplacement à l’étranger. Par mégarde (le message était destiné à une jeune femme de Seattle), son mari envoie la photo de son caleçon bombé à l’ensemble de ses abonnés sur Twitter. Après avoir tenté de faire croire au piratage de son compte, et alors que d’autres clichés embarrassants et témoignages accablants d’autres femmes s’étalent dans la presse, l’élu est obligé de reconnaître qu’il a menti. Lâché par son camp (le président Obama lui-même lui conseille de démissionner), il renonce à son siège à la Chambre des représentants, le mois suivant. Trahie, Huma Abedin, enceinte de leur premier enfant, choisit de rester. Hillary Clinton, elle, accuse le coup. Quand, il a y a quelques jours, éclate le deuxième scandale (Weiner aurait continué à envoyer des sextos à des jeunes femmes bien après son retrait de la vie publique), la coupe est pleine. Visage marquée mais drapée dans une dignité inaltérable, Huma Abedin décide d’affronter la presse aux côtés de son mari alors que celui-ci fait campagne pour devenir le prochain maire de New York. La comparaison avec les Clinton de 1998 jetés dans la tourmente Lewinsky est facile. Trop facile. Selon des propos d’un élu démocrate (envoyé au front alors que les Clinton observent un silence royal?) rapportés par le Washington Times, “les époux Clinton (seraient) fâchés des comparaisons que les Weiner semblent encourager que Huma reste aux côtés de son homme comme Hillary l’a fait, ce qui n’est pas exact”.

Le timing, il est vrai, n’est pas des plus heureux. Au moment même où l’acte II du scandale Weiner s’écrivait, Hillary Clinton était reçue à déjeuner par le président Obama pour la première fois depuis qu’elle a quitté ses fonctions à la tête du Département d’Etat. C’est un secret de polichinelle, en effet, que l’ancienne First lady et ancienne cheffe de la diplomatie américaine se prépare à la bataille des primaires pour la présidentielle de 2016. Un travail de longue haleine qui ne saurait souffrir le moindre grain de sable dans le rouage d’un parcours remarquable. Elle est, aujourd’hui, celle qui possède le plus d’atouts pour que l’Amérique demeure démocrate après la présidence Obama.

La semaine dernière, Anthony Weiner a déjà perdu son directeur de campagne, hostile à continuer à briguer l’investiture de son poulain en pleine résurgence du scandale et alors que les titres des médias se font de plus en plus agressifs. Celui qui se rêve comme le prochain maire de Big Apple a, lui, décidé de rester dans la course, coûte que coûte. Selon The Hill (le journal du Congrès américain), son épouse aurait été vue en train de dîner, lundi soir, à Washington DC, avec le porte-parole de Mme Clinton. Les enjeux, on l’aura compris, vont bien au-delà de l’avenir de New York et de celui d’Anthony Weiner, l’homme par qui le scandale arrive.

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