Will the US End Its Global Espionage?

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AUTOUR DU MONDE – Le hacker Edward Snowden parviendra-t-il à gâcher les vacances de Barack Obama comme il a gâché son début d’été? Le président américain, qui s’est envolé samedi vers l’île huppée de Martha’s Vineyard, doit redouter que le jeune informaticien, passé par la NSA (National Security Agency) et aujourd’hui réfugié en Russie, ne fasse de nouvelles révélations sur le programme d’espionnage américain.

Le relais de Snowden, l’ancien avocat devenu blogueur Glenn Greenwald, a promis la publication prochaine de documents inédits prouvant une fois encore l’ampleur des écoutes des autorités américaines à l’échelle nationale et internationale. Si ces menaces sont mises à exécution, les annonces faites par Barack Obama lors de sa conférence de presse vendredi paraîtront bien insuffisantes. Déjà, quelques heures après son allocution, de nombreux observateurs doutaient de la portée révolutionnaire des mesures envisagées par la Maison-Blanche.

Barack Obama a pourtant promis davantage “de transparence et de garde-fous” et s’est engagé à mieux respecter les libertés de ses concitoyens et des utilisateurs d’Internet à travers le monde. “Nous ne sommes pas intéressés par l’espionnage des gens ordinaires”, a-t-il asséné. Avant d’annoncer une réforme du Patriot Act, cet arsenal législatif sécuritaire voté au lendemain du 11-Septembre et qui justifie la collecte des métadonnées téléphoniques par la NSA, puissante agence chargée des interceptions électroniques.

Les fondamentaux ne changeront pas

Le président américain a donc évoqué le renforcement de la supervision par la Cour de surveillance du renseignement étranger, un tribunal secret de 11 juges qui autorise la NSA à réclamer auprès des opérateurs téléphoniques et Internet les données de leurs clients. Autre piste évoquée : la déclassification d’un certain nombre d’informations sur les programmes de surveillance de la NSA. Enfin, l’agence pourrait nommer un responsable chargé de la vie privée et des libertés publiques.

Ces annonces sont-elles de vraies avancées? «”C’est une première étape cruciale vers un dialogue démocratique”, a salué l’association de défense des libertés sur Internet. L’association des droits civiques ACLU s’est montrée plus sévère, estimant que ces propositions étaient “trop faibles et trop tardives.” Le New York Times est encore plus intransigeant. “La collecte des enregistrements continuera encore des années durant, recueillant toujours plus d’informations que nécessaire pour combattre le terrorisme”, explique le quotidien. Ajoutant que “tant que la NSA croit en son devoir de collecter des enregistrements d’appels téléphoniques, aucune des promesses faites pour rester dans le cadre de la loi ne signifiera une quelconque avancée”.

Les propos du patron de la NSA, il y a dix jours, vont d’ailleurs dans ce sens. Tout en assurant que son agence ne s’immisçait dans l’intimité des Américains, il a justifié la collecte de données, indispensable pour identifier de potentiels terroristes. Le général Keith Alexander a aussi assumé le caractère secret de son travail. “Si je dis à tout le monde ce que nous faisons, alors nos adversaires sauront comment pénétrer nos défenses.” Une façon de dire que les fondamentaux du renseignement ne changeront pas.

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