US Intervention in Syria:Why Obama Must Wait forthe Opinion of Congress

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“Le régime d’Assad doit être puni”. C’est ce qu’a assuré Barack Obama ce samedi 31 août. Le président américain souhaite toutefois attendre le feu vert du Congrès avant d’envisager toute intervention militaire en Syrie. Sa stratégie est-elle la bonne ? Analyse de Lucien Pambou, conseiller municipal UMP.

Après les déclarations de va t’en guerre de Barack Obama au nom de la morale et du respect des droits humains, le président américain est obligé de revoir sa stratégie vis-à-vis de la Syrie. À la différence de certains régimes autoritaires d’Afrique, d’Asie ou de certains pays d’Europe de l’Est, les démocraties occidentales et surtout représentatives ont deux éléments supérieurs aux autres régimes : les concepts de négociation et de délibération.

En demandant au Congrès son avis sur une intervention éventuelle américaine, Obama veut entrer dans l’histoire américaine et du monde comme un président “normal et moral”. Après avoir critiqué Bush et obtenu le prix Nobel de la paix, Obama veut inaugurer une nouvelle présidence américaine pour l’avenir.

Fin de l’hyper-puissance américaine ?

Les États-Unis ne sont plus l’hyper-puissance théorisée par Hubert Védrine, mais une puissance normale, grande certes, avec des prérogatives importantes, qui veut vivre en bonne entente avec les autres grandes puissances du monde : la Chine, la Russie et les puissances moyennes comme la France et la Grande-Bretagne. Les États-Unis veulent servir de modèle aux autres pays du monde, ce que leur conteste un certain nombre d’entre eux au sein desquels la présence américaine n’est pas toujours souhaitée (Irak, Afghanistan, etc.).

La Russie a mis en défiance l’attitude américaine par l’intermédiaire de son principal représentant, à savoir Vladimir Poutine. Barack Obama doit assister à la réunion du G20 à Saint-Pétersbourg au début du mois de septembre. Il ne pouvait apparaître à cette réunion comme étant l’agresseur de référence d’un petit pays, la Syrie, comme aurait pu le lui reprocher la Russie dont les intérêts géopolitiques et stratégiques au Moyen-Orient se lisent avant tout par le rôle que joue la Syrie dans la carte politique russe dans cette partie du Monde.

Barack Obama est obligé d’attendre la réunion du Congrès qui va avoir lieu le 9 septembre. Cette attente affaiblit la stratégie française et surtout celle du président Hollande qui, au nom des droits humains, a décidé de suivre l’exemple américain en matière d’intervention. Le Mali et l’opération Serval ne sont pas la Syrie.

La France n’interviendra pas seule

Alors que l’article 35 de la Constitution française permet au président français de passer outre une consultation éventuelle du parlement, François Hollande, pour des raisons de stratégie politique et de politique intérieure française, va peut-être être obligé d’inviter à l’Élysée les différents leaders des partis politiques, voire d’initier un débat au parlement.

De toutes les façons, le palais de l’Élysée est formel : dans l’hypothèse d’un “non” du Congrès à Obama, ce qui aurait pour effet de lier politiquement les mains de celui-ci pour une décision éventuelle en matière d’intervention, la France n’interviendrait pas seule dans cette région.

Les opinions publiques se mobilisent en France, aux États-Unis, les unes refusent l’intervention américaine, les autres, surtout celles proches de l’opposition syrienne ou ayant une sympathie pour elle, sont pour celle-ci. Le fond du dossier est relativement facile à présenter mais les éléments d’analyse sont compliqués car on ne peut punir Bachar al-Assad en déversant quelques bombes sur les sites militaires tout en faisant en sorte que ce même Bachar reste à la présidence.

Il y a un problème que Obama ne dit pas, et encore moins Hollande : le départ de Bachar peut laisser un vide important en créant une guerre ethnico-religieuse, ce qui se voit déjà entre Sunnites et Chiites, voire accélérer l’arrivée au pouvoir de Djihadistes islamistes, ce dont ne veulent ni la France, ni les États-Unis et encore moins Israël.

Mainmise des États-Unis et de l’Occident

L’intervention américaine est donc suspendue à la décision du Congrès qui se réunit le 9 septembre. Ce laps de temps permet à Obama de réfléchir à une réflexion politique avec un de ses partenaires obligés et du moment, la France, sachant que le partenaire historique, la Grande-Bretagne, ne fera pas partie de l’expédition si l’expédition est avérée.

Le monde actuel est à un tournant important sur la manière de stabiliser la paix, de garder les équilibres géopolitiques et d’approfondir l’économie de marché. Or, tout le monde n’est pas d’accord avec cette économie de marché et cette mondialisation et certains groupuscules, et pas simplement les Djihadistes islamistes, contestent la mainmise américaine et de l’Occident sur le fonctionnement du monde.

Barack Obama et son prix Nobel sauront-ils prendre acte de cette situation ? Le président américain est-il capable, au-delà de la posture morale qui est la sienne ou qu’il veut avoir, d’apporter une réponse crédible et stabilisée dans le conflit en Syrie au-delà d’une éventuelle intervention militaire ou non ?

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