Wall Street Fined

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Pour l’ex-enfant chéri de la finance américaine, comme pour le « Howard Hughes de l’investissement », l’atterrissage est brutal. JP Morgan, la banque de Jamie Dimon, s’apprête à acquitter une amende sans précédent. De son côté, le gérant de « hedge fund » Steve Cohen, surnommé ainsi en référence au goût maladif du secret de l’aviateur milliardaire, va payer une amende record de plus de 1 milliard de dollars. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de transiger avec la justice pour solder tout ou partie des procédures qui mettent en cause leurs établissements. L’heure des comptes est arrivée dans la finance américaine. Et même les stars de Wall Street n’y échappent pas. C’est la preuve de la détermination des régulateurs à faire le ménage dans l’industrie financière. Longtemps accusées de laxisme, les autorités ont haussé le ton ces dernières années. Trop tard, diront certains, pour éviter la crise du siècle. Au Royaume-Uni et en France, elles font aussi preuve d’une plus grande sévérité. Mais c’est aux Etats-Unis que le changement est le plus spectaculaire. En matière boursière notamment, les abus de marché sont plus sévèrement sanctionnés. Les enquêteurs disposent de moyens renforcés, ils peuvent faire appel à des informateurs qui sont récompensés financièrement. Les résultats sont là. Plusieurs « hedge funds » ont dû fermer leurs portes. Côté bancaire aussi, la tolérance zéro devient la règle. Le cas JP Morgan est symbolique de la jurisprudence qui se met désormais en place. Reste un défi considérable pour les gendarmes : attraper dans leurs filets les manipulateurs d’un nouveau genre. On pense bien sûr aux traders automatisés capables d’envoyer des millions d’ordres en quelques millisecondes, dont les opérations, lorsqu’elles sont frauduleuses, sont encore plus difficiles à identifier et à traquer.

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