The ECB and Fed: The Impossible Equation of the Central Banks

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BCE+Fed : l’impossible équation des Banques centrales

Opinions

Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale américaine, une des femmes les plus puissantes du monde./ Reuters

Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale américaine, une des femmes les plus puissantes du monde./ Reuters

Romaric Godin | 26/12/2013, 13:59 – 508 mots

L’année 2014 ne sera dominée que par cette question qui a déjà obsédé tout le monde en 2013 : que va faire la Fed ?

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La Réserve fédérale américaine doit trouver une porte de sortie pour sa politique très généreuse de Quantitative Easing (QE), qui l’amène chaque mois à racheter sur le marché 85 milliards de dollars. C’est ce qu’on appelle le tapering. Mais la voie est étroite : sortir trop vite ou trop tôt peut conduire à une nouvelle récession ou à un choc obligataire, sortir trop tard, à la formation de nouvelles bulles ou à une fièvre inflationniste.

Janet Yellen, la “rassurante”

Lorsque Janet Yellen, la nouvelle présidente de la Fed, a été nommée, les marchés ont été soulagés. Avec sa réputation de « colombe », elle devait maintenir le plus longtemps possible la politique de rachat massif, puis réduire progressivement cette aide.

Les rendements des bons du Trésor remonteraient alors également progressivement, mais les investisseurs et le Trésor pourraient aisément faire face grâce à l’économie florissante qui offre à la fois des recettes fiscales et des opportunités d’investissements. C’était -et c’est encore pour beaucoup d’économistes – le scénario le plus crédible et le moins dangereux pour 2014.

Mais l’accélération de la croissance américaine au troisième trimestre et la baisse du chômage américain pourraient changer ce scénario et accélérer le calendrier de la Fed. Il se prépare sans doute des discussions très vives sur le sujet au sein du Comité fédéral de politique monétaire (FOMC).

Et si la Fed presse le pas, elle prend le risque d’un autre scénario. Comme on l’a vu en 2013, ceci pourrait déclencher une panique et, finalement, un choc obligataire sur les rendements d’État américains. Un choc qui serait particulièrement rude pour le système financier américain et qui pourrait replonger la première économie mondiale dans la crise. Mais les conséquences seraient mondiales.

Et pour la BCE, quelles conséquences ?

En Europe, la reprise est lente et, dans plusieurs pays, la déflation menace. En cas de choc aux États-Unis, la BCE n’aurait alors d’autres choix que d’accélérer sa politique d’assouplissement pour éviter la contagion sur les taux européens et de combattre la déflation en dépréciant l’euro.

Un QE européen pourrait alors voir le jour. Mais dans ce cas, la marge de manoeuvre de Mario Draghi, le président de la BCE, sera fort étroite. La Bundesbank et l’Allemagne auront beau jeu de montrer les conséquences du QE outre-Atlantique et feront tout pour empêcher la BCE d’entrer dans une politique ultra-expansionniste.

À l’inverse, l’Italie et la France auront tout intérêt à ce que les investisseurs viennent acheter leurs obligations pour maintenir leurs taux bas. Et l’on sait qu’un choc obligataire sur ces pays serait très difficile à gérer pour la zone euro.

La BCE devra donc naviguer en eaux troubles et éviter de se retrouver à la fin de 2014 comme la Fed à la fin de 2013 devant une équation impossible à résoudre.

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