America Tries to Curb the Jihadi Fever in Iraq

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Deux ans après avoir quitté le pays, les États-Unis ont annoncé de nouvelles livraisons de drones et de missiles Hellfire.

Voir le drapeau noir d’al-Qaida flotter sur les immeubles de Faloudja est un choc pour l’Amérique. Deux ans après avoir quitté l’Irak, le pays n’a pas oublié le sang versé par ses propres boys pour écraser l’insurrection de cette ville sunnite stratégique de la province d’Anbar, à 60 kilomètres à peine de Bagdad. Aujourd’hui, le retour des insurgés sous la bannière des djihadistes sunnites de l’État islamique en Irak et au Levant pulvérise la trompeuse façade de stabilité que l’armée américaine avait construite de haute lutte en terre irakienne à la faveur du «surge» (sursaut militaire américain), entre 2007 et 2009. Elle confirme, si besoin était, l’hubris de l’intervention en Irak et la naïveté du diagnostic posé par Barack Obamasur «le reflux de la guerre», lors de l’annonce du retrait total des GI en 2011.

«Ce qui se passe montre l’absurdité de nos efforts. Nous avons couvert notre retraite avec le surge, en favorisant la purification ethnique au profit des chiites afin de parvenir à une certaine stabilité, mais les fractures sectaires n’avaient jamais disparu. Ce qui se passe est la continuation de l’anarchie et de la guerre civile que nous avons provoquée en intervenant», explique Chas Freeman, un ancien ambassadeur, spécialiste du Moyen-Orient. La situation est d’autant plus volatile qu’elle est directement liée à la violence sectaire qui nourrit la guerre civile syrienne. «C’est tout le système régional mis en place par les accords secrets Sykes-Picot de 1916 qui est en train de voler en éclats. L’Amérique n’y peut plus grand chose», poursuit l’ex-diplomate, très pessimiste.

Prolongement du conflit syrien, le spectre d’une nouvelle guerre civile irakienne est un souci réel pour une Amérique qui se demande quel type de politique elle doit mener dans une région moyen-orientale dont la déstabilisation déborde sur l’Afrique, laTurquie, et menace aussi potentiellement l’Europe, qui «exporte» des bataillons de djihadistes musulmans vers la Syrie.

«Nous sommes très très inquiets», a déclaré dimanche le secrétaire d’État John Kerry, tout en s’empressant de préciser que l’Amérique n’avait pas l’intention d’envoyer de troupes en Irak. Le vice-président Joe Biden, qui depuis le début de la présidence Obama est en charge du dossier, a eu des conversations intenses avec le premier ministre irakien Nouri al-Maliki, le pressant notamment de prendre langue avec les tribus sunnites de la région d’Anbar, afin que ces dernières expulsent elles-mêmes les légions d’al-Qaida de leurs villes. «Washington travaille étroitement avec les Irakiens pour isoler les groupes affiliés à al-Qaida», a expliqué le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone.

Les Américains, qui restent le premier partenaire militaire de l’Irak, ont également annoncé la poursuite de la livraison de drones et de missiles Hellfire à Bagdad. Mais beaucoup d’experts doutent de l’efficacité de telles armes, en l’absence d’une flotte aérienne suffisante. Le Congrès américain a en effet bloqué l’exportation d’avions F16 et d’hélicoptères Apache, craignant que l’armée irakienne ne les utilise pour réprimer la minorité sunnite. Nombre d’observateurs affirment que ces livraisons servent surtout de paravent à l’impuissance américaine.

«Le succès des insurgés est lié au refus d’al-Maliki d’inclure la minorité sunnite dans le processus politique. Elle est systématiquement réprimée et aliénée par un gouvernement chiite de plus en plus dictatorial», note Chas Freeman, qui estime que les armes américaines ne feront «qu’aggraver les choses». «Ce qu’il faudrait, c’est un médiateur entre chiites et sunnites et les Américains ne sont pas bien placés pour jouer ce rôle, pas plus d’ailleurs que les Européens. Je ne vois que les Russes, mais en ont-ils envie?», ajoute-t-il. «Les livraisons d’armes vont encourager Maliki à penser qu’il y a une solution militaire au problème, ce qui va perpétuer la guerre civile», confirme Kenneth Pollack ,de la Brookings Institution.

Quick to politicize everything, the Republicans affirm that Obama should have left a contingent in Baghdad to maintain breathing room. But behind these critiques, that without a doubt shows some truth, the general sentiment of the community political foreign American, expresses a hesitation and a powerlessness. After having fought ten years in the sands of Iraq, America asks itself if it still has to play a role in a region where it isn’t especially taken seriously. “Frankly, the locals are the forces that count, the example of Iraq illustrating the total failure of Western policy in the Middle East, cuts Freeman. Some think that isn’t as serious, seeing less and less dependence on the West regarding Middle East oil and the pivot to Asia. But the most clear-sighted understand the jerks of Lebanon, of Syria and Iraq must be taken seriously. “Let’s be clear,” summarizes the vice-president of the Wilson Center, David Aaron Miller. “We are stuck in a region that we can’t fix nor leave.”

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